Le Carnaval de Dunkerque : trois siècles de liesse populaire
Pl. Charles Valentin Dunkerque Nord
EN RÉSUMÉ
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Le carnaval de Dunkerque, c’est d’abord une pluie de harengs fumés et de parapluies multicolores, une marée humaine née de la mer et de la mémoire des pêcheurs.
Au XVIIe siècle, avant de prendre le large pour la pêche à la morue en Islande, les armateurs offraient à leurs équipages un banquet d’adieu, la « foye ». On buvait, on chantait, on riait avant le grand départ, souvent sans retour. De ces repas est née la Visscherbende, la bande des pêcheurs, un défilé joyeux qui précédait le Carême. Peu à peu, la fête des marins devint celle de tout un peuple, portée par le son des fifres et des tambours dans les ruelles du port.
À l'origine, le Carnaval de Dunkerque est un carnaval de marins. Dessin de Paul Léonnec, de marins participant au carnaval en 1874.
Aujourd’hui encore, derrière le tambour-major, les carnavaleux, encoudés et vêtus de leurs clet’ches – perruques, jupes à paillettes, bottes de pêche et chapeaux fleuris – avancent en cadence. Le rigodon, les bals du Kursaal et le célèbre jet de harengs devant l’hôtel de ville, imaginé en 1962, rythment les trois « joyeuses ». Attraper un kipper lancé depuis le balcon de l'Hôtel-de-Ville reste un privilège jalousé et un symbole de chance.
Le lancer de harengs devant la mairie de Dunkerque. (© Marie-Lan Nguyen / Wikimedia Commons)
Entre un hommage à Jean Bart, héros corsaire, et une Cantate au Cô chantée à pleins poumons, Dunkerque célèbre sa fraternité, son humour et sa mémoire maritime. Dans ce chahut de couleurs et de cris, la mer n’est jamais loin : elle observe, complice, cette foule bigarrée qui danse chaque année pour saluer les pêcheurs d’hier.
Crédit photo de couverture / Source : Pichasso, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons