La bataille de Montmirail, Napoléon parie sur la Vieille Garde

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EN RÉSUMÉ

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La bataille de Montmirail, livrée le 11 février 1814 dans la plaine glacée de la Marne, voit Napoléon Ier affronter les troupes du général russe Sacken et du maréchal prussien York. Au cœur de la Campagne de France, l’Empereur cherche à repousser l’invasion ennemie et à empêcher la chute de Paris. Ce jour-là, dans la boue et le vent d’hiver, il retrouve un instant la fulgurance de ses grandes victoires.

Napoléon à la bataille de Montmirail

En ce début d’année 1814, l’Empire français vacille sous la pression des armées coalisées. L’Europe entière marche sur Paris : Russes, Prussiens et Autrichiens avancent vers la capitale. Refusant la défaite, Napoléon Ier entame ce que l’Histoire appellera plus tard la Campagne des Six Jours, une série de manœuvres fulgurantes destinées à briser les forces ennemies sur la route de la Marne. Après sa victoire à Champaubert, il tourne ses troupes vers Montmirail, où 17 000 Français affrontent une coalition de 30 000 hommes. À l’aube, le grondement des canons secoue la campagne détrempée. La pluie glacée et la fonte des neiges ont transformé les champs en un véritable bourbier où les chevaux s’enlisent, les roues d’artillerie s’embourbent et les hommes avancent avec peine. Dans la boue et la brume, la fumée des canons efface les lignes ; hommes et chevaux s’y perdent dans un chaos de feu et de cris.

 

Le général Von Osten-Sacken à la Bataille de Montmirail

Toute la journée, les assauts se succèdent sans relâche. Les divisions de Sacken et de York tentent de tenir leurs positions, mais la pression française devient insoutenable. La Vieille Garde avance à la baïonnette, soutenue par l’artillerie qui martèle les lignes ennemies. Dans le terrain détrempé, la cavalerie lourde peine à manœuvrer mais parvient, au prix d’efforts surhumains, à percer les flancs alliés. Les ordres se perdent dans le vacarme, les drapeaux s’abattent puis se relèvent sous les volées de mitraille. À la tombée du jour, Napoléon fait donner la Garde : le centre ennemi se brise, les Russes et les Prussiens battent en retraite vers Étoges.

La construction de la colonne commémorative de la Bataille de Montmirail le 13 juillet 1866, photographie de A. Morsaline. 

Sur le lieu même des combats s’élève aujourd’hui la colonne commémorative de Montmirail, inaugurée en 1867 et surmontée d’un aigle impérial. Dressée au bord de la route nationale, elle domine la plaine où s’étaient affrontées les armées. Autour d’elle, chaque année, les reconstitutions historiques et les cérémonies du souvenir rappellent la journée du 11 février 1814. Dans ce paysage silencieux de la Marne, les collines et les sillons figent encore l’écho des tambours, comme si la mémoire de la bataille veillait toujours sur la terre de Montmirail.

Crédit photo de couverture / Source : wikipedia


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