Toulon 1942, l’histoire du sabordement de la Marine nationale

575 Av. de la Tour Royale Toulon

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EN RÉSUMÉ

L’histoire du sabordement de la flotte française à Toulon, dans le Var, illustre à la fois un drame et un acte d’honneur de la Seconde Guerre mondiale. Le 27 novembre 1942, au petit matin, les Allemands lancent l’opération Lila : après le débarquement allié en Afrique du Nord, Hitler veut empêcher la Marine nationale de rejoindre les Alliés et cherche à mettre la main sur la puissante flotte ancrée dans la rade de Toulon. Mais les marins français appliquent alors les consignes transmises dès 1940 par l’amiral François Darlan, et confirmées par l’amiral Jean de Laborde, commandant de la flotte, et l’amiral André Marquis, préfet maritime : saborder les navires plutôt que de les livrer.

Destroyers français coulés à Toulon, sabordés par les Français le 27 novembre 1942. 

En quelques heures, un spectacle saisissant se déploie dans le port militaire : les équipages ouvrent les vannes, font exploser les soutes, incendient les coques. Trois cuirassés, sept croiseurs, quinze contre-torpilleurs, douze sous-marins et des dizaines d’autres bâtiments s’enfoncent dans les eaux ou brûlent, enveloppés de fumée noire. Les sirènes retentissent, les flammes se reflètent sur la mer, et Toulon assiste à l’agonie de ce qui fut l’une des plus puissantes flottes d’Europe. Pourtant, tout n’est pas perdu. Certains navires, comme le sous-marin Casabianca, parviennent à s’échapper et à rejoindre les Alliés, devenant l’un des symboles de la résistance navale française. Mais l’essentiel de la flotte repose désormais au fond de la rade. Ce sabordement massif empêche l’Allemagne nazie de s’emparer d’un outil militaire redoutable. Il marque aussi une déchirure : sacrifice nécessaire pour préserver l’honneur, mais perte irréversible pour une marine déjà fragilisée. Aujourd’hui encore, ce geste héroïque et tragique demeure gravé dans la mémoire de Toulon et de la France, comme l’un des ultimes refus de soumission.

Crédit photo / Source : wikipedia

LEXIQUE

  • rade de Toulon : vaste port militaire naturel du Var, principal ancrage de la flotte française durant la Seconde Guerre mondiale.

  • opération Lila : offensive allemande du 27 novembre 1942 visant à capturer la flotte française de Toulon.

  • sabordement : action volontaire de détruire ou couler un navire pour éviter qu’il ne tombe aux mains de l’ennemi.

  • Marine nationale : force navale française, dont Toulon constituait la principale base en Méditerranée.

  • Casabianca : sous-marin français qui réussit à échapper au sabordement et à rejoindre les Alliés.

PERSONNAGES LIÉS À CETTE HISTOIRE

  • François Darlan : amiral français, commandant en chef de la flotte en 1940, il avait donné les consignes de sabordement en cas de tentative de capture.

  • Jean de Laborde : amiral français, commandant de la flotte à Toulon en 1942, il applique les ordres de Darlan et supervise l’exécution du sabordement.

  • André Marquis : amiral français, préfet maritime de Toulon en 1942, responsable de l’organisation locale et de l’exécution des consignes de sabordement.

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