L’arsenal de Toulon, quatre siècles d’histoire maritime

Toulon Var

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EN RÉSUMÉ

L’histoire de l’Arsenal de Toulon, dans le Var, accompagne depuis quatre siècles la destinée maritime de la France. La rade naturelle, déjà fréquentée par les Phéniciens puis par les Romains de Télo-Martius, abrite d’abord un port de pêche médiéval avant de se transformer en place forte au XVIᵉ siècle. En 1599, Henri IV autorise la création de terrains pour la construction de vaisseaux : l’arsenal est né. Sous Richelieu, Toulon devient port de guerre du royaume ; en 1636, 59 navires y sont armés. Avec Colbert et Louis XIV, le site prend une dimension nouvelle : une immense corderie, une fonderie produisant des centaines de canons et des bassins de radoub capables d’accueillir de grands vaisseaux. Vauban fortifie la rade et agrandit l’ensemble, bientôt complété par des hôpitaux, casernes et magasins. À la fin du XVIIᵉ siècle, Toulon s’impose comme le grand port militaire du Levant.

Sous-marin Saphir dans le port militaire de Toulon (avant 1914) 

Au XVIIIᵉ siècle, la Porte monumentale et la Tour de l’Horloge rappellent la puissance royale, bâtie par la main-d’œuvre des galériens et des bagnards. Mais les guerres, la peste de 1720 ou encore l’incendie de 1793 lors de l’occupation anglaise marquent durement la ville. Napoléon relance la flotte et fait de Toulon le centre de son renouveau maritime. Le XIXᵉ siècle est celui des révolutions techniques : en 1841, Dupuy de Lôme construit le Napoléon, premier navire à vapeur à hélice ; en 1886, le sous-marin Gymnote est lancé. L’arsenal devient l’un des plus modernes d’Europe. Le XXᵉ siècle mêle grandeur et tragédie. Le 27 novembre 1942, le sabordement de la flotte française empêche sa capture par les nazis. Reconstruit après-guerre, l’arsenal accueille à partir de 1982 les sous-marins nucléaires d’attaque et le porte-avions Charles de Gaulle. Aujourd’hui, l’arsenal de Toulon demeure le premier port militaire de France, cœur de la Force d’Action Navale, et symbole vivant de la mémoire et de la puissance maritime nationale.

Photo de couverture : L'ancienne porte de l'Arsenal de Toulon,  devenue aujourd'hui l'entrée du musée National de la Marine

Crédit photo / Source : wikipedia


LEXIQUE

  • rade : large étendue maritime naturelle, abritée et profonde, idéale pour accueillir des navires de guerre.

  • corderie : bâtiment où l’on fabriquait cordages et gréements indispensables aux vaisseaux.

  • fonderie : atelier destiné à produire canons et boulets pour la flotte.

  • bassin de radoub : bassin permettant de réparer et d’entretenir les navires.

  • galériens : condamnés envoyés aux galères puis utilisés comme main-d’œuvre dans l’arsenal.

  • sabordement : destruction volontaire d’un navire par son équipage pour éviter sa capture par l’ennemi.

  • Force d’Action Navale : principal corps opérationnel de la Marine nationale, basé à Toulon.


PERSONNAGES LIÉS À CETTE HISTOIRE

  • Henri IV : roi de France (1589–1610), il autorise en 1599 la création de terrains pour bâtir l’arsenal.

  • Cardinal de Richelieu : ministre de Louis XIII, il fait de Toulon le premier port de guerre méditerranéen.

  • Jean-Baptiste Colbert : ministre de Louis XIV, il lance la construction d’infrastructures majeures de l’arsenal.

  • Vauban : ingénieur militaire de Louis XIV, il fortifie Toulon et agrandit l’arsenal.

  • Pierre Puget : architecte et sculpteur toulonnais, il dessine des navires et contribue aux projets du port.

  • Dupuy de Lôme : ingénieur naval, créateur du Napoléon, premier navire de guerre à vapeur à hélice.

  • Charles de Gaulle : président de la République (1959–1969), son nom est donné au porte-avions amiral basé à Toulon.


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