L’Opéra de Rennes, l’âme musicale de la ville

EN RÉSUMÉ

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ace à l’hôtel de ville, la rotonde de l’Opéra de Rennes capte la lumière comme un décor de scène. Depuis 1836, ce théâtre à l’italienne raconte l’histoire d’une ville curieuse, exigeante et fidèle à son art.

C’est un jeune architecte, Charles Millardet, qui ose ce défi : bâtir un théâtre rond au cœur de la place de la Mairie, là où l’on vendait autrefois les arbres. Inauguré le 29 février 1836, l’édifice surprend par sa courbe élégante répondant à celle de l’hôtel de ville. Sa conception est novatrice : commerces, logements et café s’articulent autour d’une salle de 642 places, accessible par 44 marches célèbres dans tout Rennes. On s’y presse autant pour les opéras comiques que pour voir et être vu.

L'Opéra, alors appelé « Théâtre », photographié au début du XXe siècle, avec une rame du tramway de Rennes. 

Mais dans la nuit du 20 au 21 février 1856, le théâtre brûle. Les flammes dévorent la salle, sans consumer l’attachement des Rennais : « Tous ceux qui blâmaient le théâtre de son vivant, l’admirèrent après sa crémation », écrira un témoin. Reconstruit à l’identique, il se pare en 1914 d’un plafond signé Jean-Julien Lemordant, un vaste tourbillon de danses bretonnes où s’enlacent les couleurs et la fierté d’un peuple. Sur la façade, Apollon et les neuf Muses rappellent que l’art est ici roi.

Vue de la scène de l'Opéra de Rennés depuis le premier balcon 

Devenu Opéra de Rennes en 1993, restauré à la fin du XXᵉ siècle, il poursuit aujourd’hui sa mission de maison ouverte : créations contemporaines, retransmissions en plein air, productions partagées avec d’autres opéras du Grand Ouest. Lieu d’élan et de mémoire, il reste ce qu’il a toujours été : le cœur battant d’une ville qui écoute encore son histoire en musique.

Crédit photo de couverture / Source : Erwan Corre, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

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