À Calais, la colonne Louis XVIII marque le retour d’exil de la monarchie

EN RÉSUMÉ

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Dressée face aux quais de Calais, la colonne Louis XVIII rappelle le jour où la monarchie fit son retour d’exil. Ce matin-là, la brume se déchire sur la mer du Nord ; les cloches sonnent, la ville retient son souffle.

Ce 24 avril 1814, le port bruisse d’attente. Sur les jetées noires de monde, un navire fend la brume. À son bord, le futur roi de France revient d’Angleterre. Vingt-trois ans après avoir fui la Révolution, Louis XVIII foule enfin le sol de son royaume. L’Empire s’effondre, Napoléon abdique, et Calais, préférée à Boulogne et Dunkerque, devient la porte du retour des Bourbons. Les rues sablées, les guirlandes et le parfum des fleurs accompagnent le cortège royal jusqu’à l’église Notre-Dame, où retentit un Te Deum vibrant d’émotion.

La colonne Louis XVIII à Calais 

Quatre mois plus tard, les Calaisiens décident de graver l’événement dans la pierre. Une souscription publique permet à l’architecte Henri Hobacq d’élever une colonne toscane sur un piédestal, surmontée d’une sphère figurant le monde. À ses pieds, une plaque de bronze porte l’empreinte du pied royal, moulée le jour du débarquement — un geste à la fois naïf et symbolique, comme pour attester du retour du roi sur sa terre. Inaugurée le 25 août 1814, la colonne s’élève alors sur les quais, au plus près de la mer qui avait ramené le monarque.

Classée monument historique en 1933, la colonne échappa miraculeusement à la guerre : démontée pour les travaux du port en 1939, elle fut reconstruite en 1965 dans le quartier du Courgain. Sobre et blanche, elle veille encore aujourd’hui sur le front de mer, discrète mais éloquente. Là où le yacht Royal Sovereign jeta l’ancre, le monument continue de raconter l’allégresse d’un peuple et la hâte d’un roi. Entre histoire nationale et mémoire maritime, la colonne Louis XVIII garde vivante la trace du jour où Calais fut, pour quelques heures, capitale de France.

Crédit photo de couverture / Source : Edward Bird, Public domain, via Wikimedia Commons

 

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