Musée des Beaux-Arts de Dijon, un palais pour les arts depuis 1787

Palais des ducs et des Etats de Bourgogne Pl. de la Sainte-Chapelle Dijon

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EN RÉSUMÉ

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Installé dans l’ancien Palais des ducs et des États de Bourgogne, le Musée des Beaux-Arts de Dijon est l’un des plus anciens et des plus riches de France. Fondé à la veille de la Révolution, il unit la splendeur d’un pouvoir princier à l’idéal humaniste des Lumières. Sous ses hautes voûtes et ses plafonds restaurés, le visiteur parcourt plus de deux siècles d’histoire de l’art et découvre comment ce lieu emblématique de la Bourgogne est devenu un sanctuaire de la beauté et du savoir.

Salle des Statues au Musée des Beaux-Arts de Dijon 

Au cœur du palais ducal, l’histoire du musée s’enracine dans la création, en 1766, de l’école de dessin fondée par François Devosge, artiste dijonnais et pédagogue éclairé. Lorsque les États de Bourgogne décident en 1787 d’ouvrir un musée public, leur ambition est novatrice : offrir aux élèves et aux habitants un lieu d’étude et d’élévation par l’art. Installé dans les salles où régnait jadis Philippe le Bon, le musée naît dans un contexte de ferveur intellectuelle, à la croisée de la tradition ducale et de l’esprit des Lumières. Dès ses débuts, il abrite sculptures, moulages et tableaux destinés à nourrir la curiosité et la créativité.

Musée des Beaux-Arts de Dijon - Retable de la Crucifixion (14e siècle) 

Sous la Révolution, les saisies révolutionnaires viennent enrichir les collections, donnant au musée une dimension nationale. Les tombeaux des ducs de Bourgogne, chefs-d’œuvre gothiques réalisés au XVe siècle pour Philippe le Hardi et Jean sans Peur, y trouvent refuge après la destruction de la chartreuse de Champmol. Leurs pleurants de marbre, alignés dans le silence, semblent encore accompagner le deuil d’une dynastie. Parmi les trésors conservés, des œuvres de Rogier van der Weyden, de Courbet ou de Monet témoignent de la richesse picturale de ses galeries. Le lieu devient alors un symbole de transmission, sauvant du tumulte révolutionnaire l’essence même du patrimoine bourguignon.

Musée des Beaux-Arts de Dijon, la salle des tombeaux des Ducs de Bourgogne : le tombeau de Jean sans Peur et Marguerite de Bavière est à l'avant, celui de Philippe le Hardi à l'arrière. 

Les siècles passent, mais le musée conserve son rôle fondateur : rendre l’art accessible à tous. Rouverte après dix ans de rénovation en 2019, l’institution a su concilier modernité et respect de l’architecture historique. Derrière les façades classiques, les galeries lumineuses offrent un parcours de plus de 130 000 œuvres, de l’Antiquité à l’art contemporain. Peintures, sculptures, objets d’art et arts décoratifs composent une mosaïque de styles et d’époques. Ce musée incarne aujourd’hui la transmission vivante du patrimoine, reliant l’héritage des ducs à la création actuelle — un lieu où chaque salle raconte, à sa manière, l’alliance entre la mémoire des lieux et le regard vivant des artistes.

Crédit photo de couverture / Source : Chabe01, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons


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