Le Fort de la Crèche, la sentinelle de la Côte d’Opale

D96 Wimereux

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EN RÉSUMÉ

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Dressé face aux vents de la Manche, le Fort de la Crèche domine la mer du haut de sa falaise. Construit en 1879 sur un site déjà fortifié par Napoléon Ier, il a traversé deux guerres mondiales avant de devenir un lieu de mémoire et de nature préservée.

Perché à 76 mètres au-dessus de la mer, le Fort de la Crèche veille depuis deux siècles sur la rade de Boulogne-sur-Mer. L’histoire du lieu commence au début du XIXᵉ siècle, lorsque Napoléon Ier installe ici un poste de surveillance pour protéger le camp de Boulogne, base de la future invasion de l’Angleterre. Mais le fort que l’on voit aujourd’hui date de 1879, fruit du système Séré de Rivières, conçu après la défaite de 1870 pour moderniser les défenses françaises. Ses plateformes de tir et son fossé sec témoignent encore de cette architecture militaire typique.

Un soldat allemand en surveillance près d’un canon de 194 mm de la batterie de la Crèche. En arrière-plan, la côte de Wimereux, sous l’Occupation. 

Pendant la Première Guerre mondiale, la batterie protège le port de Boulogne, essentiel au ravitaillement des troupes alliées. Modernisé dans les années 1930, le fort devient un avant-poste décisif lors de la bataille de France. Le 23 mai 1940, encerclée par les blindés allemands, la batterie tenue par le lieutenant de vaisseau René de Forton résiste deux heures durant. Les marins tirent jusqu’à la dernière cartouche avant d’être contraints de se rendre. Le contre-torpilleur Chacal, engagé au large, est coulé. Peu après, la Kriegsmarine s’empare du site et le transforme en batterie côtière Crèche I, intégrée au Mur de l’Atlantique, que viendront inspecter Rommel et Rundstedt.

Repris en septembre 1944 par les Queen’s Own Rifles canadiens, le fort sombre ensuite dans l’oubli avant d’être restauré à partir de 2002 par l’Association du Fort de la Crèche. Aujourd’hui propriété du Conservatoire du littoral, ce site de 4 hectares conjugue mémoire et nature. Entre les orchidées sauvages et les blockhaus rongés par le vent, le visiteur redécouvre un promontoire où deux siècles d’Histoire militaire continuent de dialoguer avec la mer.

Crédit photo de couverture / Source : Les Bergers des Pierres - Moselle Association, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

 

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