La Fusillade de Fourmies, le 1er mai vire au drame
Fourmies Nord Hauts-de-France
Le 1er mai 1891 à Fourmies, une ville industrielle du Nord, une manifestation ouvrière revendiquant la journée de travail de huit heures et une hausse des salaires tourne au drame. Ce jour-là, les tensions entre les ouvriers du textile et les industriels sont au plus haut, exacerbées par des conditions de travail dégradées et des salaires réduits de moitié à la suite d’une grave crise économique.
Les patrons avaient prévenu que tout gréviste serait licencié, en dépit de la légalité du droit de grève établie en 1864. Malgré les menaces de licenciement émises par les patrons des 37 filatures locales, des centaines d'ouvriers se rassemblent pacifiquement. Pour maintenir l'ordre, le maire, lui-même directeur d'usine, sollicite l'intervention de l'infanterie. Dès l'aube, les ouvriers se regroupent, et des affrontements éclatent rapidement, particulièrement virulents devant la filature "La Sans-Pareille".
Après une journée d’échauffourées, c’est vers 18 heures que la situation dégénère sur la place de la mairie. En cette fin d’après-midi, il ne reste que 200 contestataires qui font face à une trentaine de soldats. C’est à ce moment-là que le commandant Chapus ordonne à ses troupes de tirer à vue sur les manifestants. La fusillade qui dura moins d’une minute fait 9 morts et 35 blessés chez les manifestants. Parmi eux des enfants, des femmes, et des hommes, le plus jeune a 11 ans. Cet acte de violence marque un tournant dans l'histoire sociale française et soulève une indignation nationale. Les funérailles des victimes rassemblent 40 000 personnes et provoquent un vif débat politique, avec des figures comme Georges Clemenceau appelant à laver l'innocence tachée du pavé de Fourmies. Ce tragique événement reste un symbole puissant de la lutte pour les droits ouvriers, rappelé chaque année lors des commémorations du 1er mai.
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