Jacques Mesrine, l'homme à abattre

Porte de Clignancourt Paris Département de Paris

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Jacques Mesrine n'est pas serein le 2 novembre 1979. En même temps rien d'anormal quand on est l'ennemi public numéro un, et qu'on s'apprête à partir en weekend.

"Voler devient une drogue. On ne vole pas pour l'amour de l'argent, mais pour le frisson du risque... Vous choisissez de franchir la ligne, parce que vous savez que cela signifie que vous ne pouvez plus revenir en arrière. Vous ne voulez plus rien perdre, vous êtes obligé d'avoir tout pour gagner. "

Jacques Mesrine

 

Mesrine, la dernière sortie

Un vendredi après-midi, il y a 40 ans, un homme plutôt costaud, d'âge moyen, porte une perruque et une fausse barbe. Sa petite amie et son chien sont assis à côté de lui dans une BMW. Comme des dizaines de milliers de Parisiens, ils prévoient de quitter la capitale pour passer le week-end en Normandie. D'ailleurs avec cette petite amie, ils aiment beaucoup voyager tous les deux. Cela fait un peu plus d'un an qu'ils sont ensemble, et ils sont déjà allés en Italie, en Sicile, en Algérie ou encore en Angleterre. Et puis les amoureux sont rentrés en France, car lui en avait besoin. Ainsi ils s'installent dans un petit appartement du 18e arrondissement, rue Belliard à Paris. Voilà un moment qu'ils attendent de partir un week end en amoureux, pour enfin prendre l'air. A cette heure de l'après midi ça roule et pour lui, pas question de se retrouver coincé dans les bouchons. Alors qu'ils se dirigent vers la rocade, un camion bleu leur coupe la route pour se placer juste devant eux. Un peu plus loin le camion s'immobilise dans la circulation. La BMW du couple est arrêtée juste derrière. En un instant la bâche du camion se relève, découvrant quatre hommes à l'intérieur armés de fusils. Dans la BMW c'est la stupéfaction. Le conducteur comprend instantanément ce qu'il se passe, et se jette en direction de sa passagère. A peine le temps de respirer que déjà les armes font feu. Au total 52 coups sont tirés, dont 14 qui touchent la poitrine et la tête de l'homme à la perruque. Sa compagne, Sylvia Jeanjacquot est grièvement blessée, le petit chien est mort, tout comme l'homme à la perruque. Jacques Mesrine est donc mort abattu au volant de sa belle Allemande. Pour la police, c'est l'homme le plus recherché de France, celui qu'on appelle l'ennemi public numéro un qui est mort. Ses assaillants, ou peut-être ses assassins, sont des policiers qui font partie d'une équipe spécialement créée pour le neutraliser.

La police et l'état sur les dents

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En 1979, le chef de la police qui dirige l'équipe de la Porte de Clignancourt, jure qu’il a tenté d’arrêter Mesrine. Cet homme, c'est le commissaire Broussard. Et c'est lui qui a reçu l'ordre de coincer Mesrine. C'est lui également qui autorise ses hommes à tirer sans sommations si c'est nécessaire. Le fait est que Mesrine a recommandé plusieurs fois à la police de tirer en premier et de poser des questions après. De son côté, la police prône la légitime défense, d'autres crient au complot et à l'exécution. Ce qui est certain, c'est que le 2 novembre 1979, après 20 ans de braquages, de meurtres et d'enlèvements, l'état français en a plus qu'assez de Mesrine. Il agace au plus haut niveau quand il parvient à commettre des méfaits dans six pays et trois continents. Il énerve aussi quand il réussit à s'évader quatre fois de prison. Alors, que peut bien penser l'état, quand Mesrine publie deux livres à succès, l'un écrit en prison et l'autre en cavale ? Ou bien quand il se permet d'accorder une douzaine d'interviews alors qu'il est en cavale et recherché par tous les flics de France ? Enfin dans les derniers mois qui précédent sa mort, Mesrine menace de mener une guerre contre l'état qu'il juge "bourgeois". Ses menaces visent directement le président Giscard d'Estaing. Il dit vouloir s'en prendre aux intérêts de l'état, et justifie la violence qui l'anime, comme étant une réponse appropriée face à la brutalité du gouvernement. Selon Mesrine l'état utilise la violence comme moyen de pression sur les détenus des quartiers de haute sécurité.

Mesrine, l'homme aux mille visages

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Mesrine est connu comme étant "l'homme aux mille visages". Régulièrement, il utilise divers déguisements, aussi bien pour donner des interviews à la presse que pour braquer des banques. D'ailleurs ce qu'il préfère c'est se déguiser en policier. C'est un personnage contradictoire jusque dans ses propres déclarations. Comme lorsqu'il demande à être considéré comme un héros populaire... jusqu'à l'interview suivante où il refuse totalement cette idée. On retrouve cette singularité dans ses écrits. C'est le cas notamment dans son premier livre considéré par les critiques comme une aventure sombre et captivante. Dans ce livre, des passages traitent souvent de la pitié de soi. Cependant, il traite rarement du sentiment de pitié qu'il peut avoir envers sa famille, comme il n'évoque jamais une quelconque pitié envers ses victimes. Jacques Mesrine essaye de se présenter dans ses livres comme une sorte de gangster existentialiste ou, selon ses propres mots, un "kamikaze du crime".

La dernière année de Jacques Mesrine

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Lorsque Mesrine est à l’arrêt dans sa voiture porte de Clignancourt ce vendredi 2 novembre 1979, cela fait maintenant 18 mois qu'il est en cavale. Celle-ci dure depuis sa dernière évasion spectaculaire de la prison de la Santé.

Mai 78 - L'évasion de la santé

En effet c'est le 8 mai 1978 à 10 heures du matin, qu'il s'évade accompagné de François Besse. Ce jour là, Mesrine parvient à dissimuler des armes au parloir, et profite d'un entretien avec l'un de ses avocats pour neutraliser les gardiens. Une nouvelle fois, il se déguise, en gardien de prison cette fois, avant d'escalader le mur d'enceinte à l'aide d'une échelle entreposée dans la cour. Ils sont finalement trois à s'évader car, au passage, Mesrine et Besse ont libéré un autre détenu qui se nomme Carman Rives. Une fois au pied du mur, les fugitifs sont surpris par une patrouille de police qui passe par hasard. Les policiers ouvrent le feu, Carman Rives est tué, Mesrine et Besse réussissent à s'enfuir de cette prison réputée inviolable.

Mai 78 - Le casse du casino

Rives et Mesrine font très vite à nouveau parler d’eux puisque juste après l'évasion, ils dévalisent une armurerie parisienne pour s'équiper. A peine le temps de mettre au point un plan, que les deux hommes sont déjà en route ce 26 mai 1978, pour braquer le casino de Deauville. L'affaire tourne mal car la police intervient : une fusillade éclate et fait des blessés. Une nouvelle fois, les deux malfrats parviennent à s'échapper de justesse en forçant un barrage de police avec leur voiture. Toutes les polices de France sont à leur trousse. Pour cela, les autorités font installer des barrages partout sur le territoire et mobilisent des centaines d'hommes pour retrouver les fuyards. Mesrine le sait, et c'est pour cela qu'il décide de se réfugier dans une maison. Celle-ci appartient à un éleveur de chevaux qui vit là avec sa famille. Mesrine et Besse prennent tout le monde en otage, femme et enfants compris, le temps de souffler un peu. Puis les deux hommes décident de se cacher sous la banquette arrière de la voiture familiale. Ainsi l'éleveur et sa famille vont parcourir des dizaines de kilomètres avec les deux fugitifs cachés à l'arrière. Ce stratagème va permettre aux bandits de passer tous les barrages sans encombres afin de regagner Paris.

Juin 78 - La belle rencontre

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En juin 1978, Mesrine va rencontrer l'amour dans un bar de Pigalle. Elle s'appelle Sylvia Jeanjacquot et elle est barmaid dans ce bar. Mesrine est déguisé, mais ça ne l'empêche pas d'engager la conversation avec la jeune femme. Très vite il avoue sa véritable identité, ce qui n'effraie absolument pas la jeune femme. D'ailleurs le coup de foudre est immédiat, et peu de temps après leur rencontre, Sylvia va tout abandonner pour suivre son amant. Mesrine est très amoureux et pourtant cette rencontre ne l'assagit pas puisque, dès le le 30 juin, il part braquer la Société générale du Raincy. Pendant ce temps la police tente désespérément de le localiser.

Juillet 78 - L'interview politique

Mesrine nargue les autorités en accordant des interviews à la presse. D'ailleurs, celle du 4 août 1978 réalisée par Isabelle Pelletier pour Paris Match fait polémique. Dans ses déclarations, Mesrine se montre menaçant envers ceux qui veulent l'arrêter. Puis, il aborde des sujets plus politiques en réclamant la fermeture des quartiers de haute sécurité. Dans cet entretien, il va même menacer directement Alain Peyrefitte, ministre de la Justice, si ces revendications ne sont pas suivies d'effets. Cette fois-ci, Mesrine va trop loin et les plus hautes autorités de l'état mettent la pression sur le travail de la police. C'est désormais l'heure de la guerre des polices, entre l'office central de répression du banditisme et la brigade antigang.

Novembre 78 - L'enlèvement du juge petit

Le 10 novembre 1978, Mesrine avec la complicité de Jean-Luc Coupé tente d'enlever le juge Petit. Celui-ci n'est autre que le président de la cour d'assises de Paris qui a fait condamner Mesrine à vingt ans de prison en 1977. Son enlèvement n'est rien d'autre qu'une histoire de vengeance. Mais le juge n'est pas chez lui. Alors Mesrine décide de prendre sa famille en otage en attendant son retour. Cependant, les enfants du juge réussissent à prévenir la police. Mesrine parvient encore une fois à s'échapper grâce à un déguisement, mais pas son complice qui est arrêté.

Janvier 79 - Personnalité médiatique de l'année

En janvier 1979, il accorde un entretien à Libération. En effet Mesrine vient d'être déclaré personnage médiatique de l'année par les lecteurs et la rédaction du journal. A ce moment, l'ego de Mesrine est surdimensionné, quand à la police, elle cherche toujours.

Juin 79 - L'enlèvement du milliardaire

 Le 21 juin 1979, cette fois c'est avec la complicité du braqueur Michel Schayewski qu'il enlève le milliardaire Henri Lelièvre, un homme d'affaire de 81 ans. Pour y parvenir, Mesrine se fait passer pour un policier qui doit emmener le vieil homme effectuer des vérifications de routine au commissariat. Une heure plus tard, c'est dans la voiture que le gangster annonce à sa victime qu'il est enlevé au nom de l'OLP. Ce n'est que vingt-huit jours après l'enlèvement que Mesrine demande une rançon de six millions de francs pour libérer Lelièvre. Pour prendre le moins de risque possible, Jacques Mesrine demande à son otage de choisir une personne de confiance pour apporter la rançon. Le vieil homme choisit son fils. Ce que Mesrine ignore c'est que la police est au courant. Alors quand au petit matin, le fils de Lelièvre apporte la rançon, Mesrine ne sait pas qu'il est encerclé par la police. Quand il s'en rend compte, comme d'habitude il ouvre le feu et parvient une fois encore à s’échapper miraculeusement. C'est suite à cet événement, que la police décide de créer une unité anti-Mesrine en août 1979.

Septembre 79 - Enlèvement minute

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Durant cette période, Mesrine dépense l'argent de la rançon en montres et dans les grands magasins. C'est là qu'il achète une BMW 528i, exactement la même que celle de la BRI. Il connaît bien ce modèle puisqu'il a tiré dessus pendant la première tentative de remise de rançon pour Henri Lelièvre. Mais à cette époque, c'est la colère qui anime Mesrine. Une colère qu'il rumine depuis la parution d'un article écrit par Jacques Tillier dans le journal d’extrême droite "Minute". Dedans le journaliste décrit le voyou comme un homme qui n'est pas "réglo" avec ses associés. Tillier va même dire que Mesrine est un bandit sans honneur. Alors le 10 septembre 1979, Mesrine et son complice Charlie Bauer tendent un guet-apens au journaliste dans une forêt près de Senlis. Officiellement, Mesrine veut un droit de réponse, et pour cela il propose une interview au journaliste. Celui-ci accepte naïvement et se retrouve emmené au fond d'une grotte pour plus de discrétion. Maintenant Mesrine tient sa vengeance. Le journaliste est d'abord mis à nu, avant d'être tabassé et torturé. Mesrine tire trois balles sur le journaliste. D'abord une dans la joue "pour l'empêcher de dire des conneries". Puis une autre dans le bras cette fois "pour l'empêcher d'écrire des conneries". Enfin une dernière dans la jambe juste "pour se faire plaisir". Jacques Tillier est laissé pour mort au fond de la grotte. Pour marquer le coup, Mesrine fait même des photos de l'événement. Miraculeusement, Tillier parvient à s'extraire de son tombeau avant de trouver de l'aide. Le journaliste s'en tire après une longue hospitalisation. Pendant cette convalescence, Mesrine écrit des lettres aux journalistes pour dire qu'il n'avait pas l'intention de le tuer.

 

Commissaire Broussard

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"Je vais m'évader, et si on se retrouve dans la rue, le premier qui tirera aura raison. T'es d'accord, Broussard ?"

Fin octobre 1979, le commandant de Police Emmanuel Farrugia et le capitaine Paul Rément sont sous pression. Ces hommes sont sous les ordres du commissaire divisionnaire Lucien Aimé-Blanc, qui n'est autre que le chef de l'Office central pour la répression du banditisme. Ils viennent de repérer l'appartement où se cache Mesrine dans le 18e arrondissement de Paris. L'information est sûre, elle vient d'un indicateur, un certain Jacques Tillier qui veut se venger. Pour cela, il va dénoncer Charlie Bauer comme étant l'un des complices de Mesrine. Pour vérifier l'information, les policiers vont mettre sur écoute le téléphone de Bauer. Ainsi, la police intercepte les conversations des deux criminels, et parvient à localiser la planque de Mesrine. Immédiatement les policiers mettent en place un réseau de surveillance policière dans la rue Belliard. Très vite ils repèrent le criminel en cavale. Pour la police c'est le branle bas de combat, pas question d'attendre. Maurice Bouvier, le directeur central de la police judiciaire, saisit immédiatement la Brigade de recherche et d'intervention du commissaire principal Robert Broussard. Celui-ci reçoit l'ordre de procéder à l'arrestation de Jacques Mesrine. Broussard et Mesrine se connaissent bien. Par deux fois, Mesrine a été arrêté, dont une fois par le commissaire Broussard dans le 13eme arrondissement de Paris. Ce jour-là , Broussard était devant l'appartement où se cachait le gangster. Un petit  bruit venant de l'intérieur trahit la présence de Mesrine sur les lieux. Les deux hommes démarrèrent une conversation hallucinante, presque enfantine, pour savoir qui était le plus courageux. Mesrine finit par faire passer un petit mot sous la porte, sur lequel il signa un autographe et félicita le policier pour ce "travail de champion". Broussard était encore derrière la porte, quand il entendit Mesrine demander à sa compagne de l'époque :

"Fifi sert du champagne, ce sont des hommes, des vrais qui viennent m'arrêter."

L'arrestation de Mesrine par Broussard fut donc précédée par une rencontre "entre hommes" autour d'un verre. C'était l'époque des grands flics et des grands gangsters. Une époque où une certaine forme de respect mutuel parvenait à s'installer entre policier et voleur. D'ailleurs, quand Broussard revient sur cet épisode, il insiste bien sur la différence à faire entre la notion de respect et la notion d'estime.

Le guet-apens

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Le vendredi 2 novembre 1979, il n'est pas question pour la police de laisser Mesrine s'enfuir. La veille la police a repéré l'immeuble dans lequel se cache ce dernier. Cependant elle ne connaît pas précisément l'emplacement de l'appartement. Un système de surveillance est donc mis en place pour arrêter Mesrine lorsqu'il sortira de chez lui. Mesrine se montre enfin. Il charge la BMW pour partir en week-end. La différence avec monsieur tout le monde réside dans le fait qu'il porte un revolver à la ceinture et qu'il entrepose des grenades dans un sac. Désormais c'est Sylvia qui monte dans la voiture. Le couple prend la direction du périphérique sans se douter qu'ils sont déjà piégés. Branle bas de combat chez les policiers. Immédiatement le dispositif qui comprend une quinzaine de véhicules banalisés se met en place aux abords de la porte de Clignancourt. Le plan est simple, une camionnette de déménagement doit couper la route de Mesrine pour se placer juste devant lui au milieu d'un carrefour. Une seconde camionnette doit se placer derrière la BMW pour la prendre en étau. Tout autour de la place de la Porte de Clignancourt des hommes de toutes les polices attendent l'arrivée de l'ennemi public numéro un. Le plan fonctionne à merveille. Le premier véhicule réussit à s'insérer devant la voiture de Mesrine. A l'arrière un groupe de policiers armés de pistolets mitrailleurs attend l'ordre de relever la bâche du camion pour appréhender Jacques Mesrine. Seul le bruit de la circulation ambiante perturbe le silence qui règne dans la camionnette. Maintenant le piège se referme quand le deuxième véhicule s'arrête juste derrière le véhicule du malfrat. Dans la voiture Mesrine et sa compagne ne se doute pas de ce qui se trame autour d'eux. Sans le savoir le grand bandit vient de mettre les pieds dans une souricière. Le commissaire Broussard donne l'ordre d'intervenir. Là tout va très vite, les policiers à l'arrière du camion soulèvent la bâche et la voiture se retrouve encerclée par des policiers au sol. En une fraction de seconde Mesrine comprend et tente alors de se protéger en ouvrant sa portière. Ce qu'il veut par dessus tout c'est saisir le sac marron clair qui est à ses pieds et qui contient les grenades. Trop tard, la police tire déjà, Mesrine meurt, criblé de balles. Sylvia Jeanjacquot est grièvement blessée. Ainsi se termine la cavale infernale de l'un des plus grands criminels Français.

La polémique

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Encore aujourd'hui la mort de Mesrine passionne ou du moins, elle ne laisse personne indifférent. Car depuis le 2 novembre 1979, la version de la fin de l'histoire diffère et crée la polémique. Certains disent que le guet-apens tendu à Mesrine n'est qu'une manœuvre de l'état et de sa police pour exécuter le gangster. Pour cela, ils s'appuient sur de nombreux témoins présents ce jour-là, et qui disent ne pas avoir entendu de sommations de la part de la police. Pour la compagne du fugitif présente dans la voiture et grièvement blessée, la police est apparue et à fait feu immédiatement sur Jacques Mesrine. Selon la version officielle, la police a crié "halte police" lorsqu'ils ont visé le gangster. Toujours d'après les autorités judiciaires, Mesrine aurait instantanément cherché à saisir une arme obligeant ainsi les policiers à tirer. Le commissaire Broussard aime à rappeler que ces hommes ne faisaient pas face à un enfant de chœur. L'homme à la perruque qui est au volant de la voiture a déjà avoué plus d'une trentaine de meurtres. Il est responsable de nombreux actes violents, a kidnappé des personnes, ou en a torturé d'autres.

Jacques Mesrine, le message de l'au-delà

Durant ses investigations la police va découvrir des revolvers, des pistolets ou des grenades. Lors de cette même perquisition dans l'appartement du couple, elle trouve également des masques à gaz, quatorze jeux de faux papiers des fiches concernant des personnalités. Qu'ils soient hommes d'affaires,  policiers ou journalistes,tous étaient dans le viseur de Mesrine à un moment ou à un autre. Et puis la police met la main sur une cassette qui est destinée à Sylvia Jeanjacquot, sa compagne.

Les enquêteurs sont stupéfaits de ce qu'ils entendent. Sur l'enregistrement ils découvrent la voix de Jacques Mesrine qui est posée sur la musique du film Midnight Express. Mesrine y fait une description prémonitoire des circonstances de sa mort. Notamment dans l'un des passages ou le gangster déclare :

"Je suis mort les armes à la main même si je n'ai pas eu le temps de m'en servir..."

A un autre moment Mesrine dit :

"Ce qu'il y a de terrible, c'est que certains vont faire de moi un héros et il n'y a pas de héros dans la criminalité. Il n'y a que des hommes qui sont marginaux et qui n'acceptent pas les lois. Les lois c'est fait pour les riches et les forts..."

Une chose est sûre, c'est que Mesrine aura réussi à faire de son histoire singulière, une véritable légende.