La maison de Jeanne d’Arc, mémoire d’une héroïne à Orléans

EN RÉSUMÉ

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Au cœur d’Orléans, la Maison de Jeanne d’Arc évoque le séjour de la Pucelle pendant le siège de 1429. Derrière sa façade à colombages reconstruite après la guerre, se devine une double mémoire : celle d’une jeune fille devenue symbole de libération et celle d’un lieu demeuré vivant dans la conscience orléanaise.

Plaque commémorative sur la maison de Jeanne d'Arc à Orléans. 

Arrivée le 29 avril 1429, Jeanne d’Arc découvre une ville exténuée, affamée et encerclée depuis des mois par les troupes anglaises. Hébergée dans la maison du trésorier Jacques Boucher, à deux pas de la cathédrale Sainte-Croix, elle transforme cette demeure en véritable quartier général. Autour d’elle, capitaines et soldats se pressent pour écouter ses plans d’attaque ; sur la table, cartes, lettres et prières se mêlent dans la même ferveur. Chaque soir, Jeanne écrit au roi Charles VII, prie longuement avant de repartir au combat et redonne confiance à tout un peuple. C’est là, entre les poutres sombres et les volets clos de cette maison, qu’elle convainc les chefs de reprendre les ponts et fortins encerclant la ville. Quelques jours plus tard, le 8 mai 1429, après une série d’assauts victorieux, le siège d’Orléans est levé. Cette victoire ouvre la route du sacre de Reims et inscrit à jamais Orléans dans l’histoire de France.

Jeanne d'Arc en armure pendant le siège d'Orléans 

Au fil des siècles, la maison médiévale change de visage : remaniée, modernisée, elle demeure un repère familier du centre ancien d’Orléans. Lorsque la guerre éclate en 1939, la demeure, déjà classée parmi les symboles de la ville, est encore habitée. En 1940, les bombardements allemands la réduisent en cendres. La Maison de Jeanne d’Arc à Orléans, disparue sous les bombes, demeure pourtant au cœur de la mémoire collective. Décidée à préserver ce lieu étroitement lié à l’histoire nationale, la municipalité engage, sous l’impulsion d’André Malraux, alors ministre de la Culture, un ambitieux chantier de reconstruction à l’identique entre 1961 et 1965. L’objectif est double : sauvegarder un repère historique du paysage orléanais et redonner un visage concret à la mémoire de Jeanne. L’inauguration du nouvel édifice, saluée par la population, marque un geste fort de patrimonialisation, où la restauration du bâti devient un acte de transmission autant qu’un hommage à l’histoire.

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Entrée de Jeanne d'Arc à Orléans en 1429, après avoir chassé les Anglais. Carte postale issue d'une série produite par la chocolaterie du monastère d'Aiguebelle.  

Devenue musée municipal, la Maison de Jeanne d’Arc perpétue la ferveur de 1429. On y retrace les jours du siège, les lettres de Jeanne et les cartes de ses batailles, à travers un espace multimédia immersif qui fait revivre la libération d’Orléans. À l’étage, le Centre Jeanne d’Arc conserve plus de 37 000 documents — manuscrits, gravures et archives — faisant de ce lieu un centre de recherche unique en France. Sous ses poutres anciennes et la lumière douce de ses vitraux, la maison garde la trace du passage de Jeanne. Chaque salle raconte un fragment de son histoire et de celle d’Orléans. En entrant, le visiteur retrouve l’atmosphère simple et recueillie d’une maison où s’est joué le destin d’Orléans, et où le souvenir demeure, discret mais tangible.

Crédit photo de couverture / Source : Chabe01, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

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