Pierre Brossolette : l’intellectuel devenu héros de la Résistance

123 Rue de Grenelle Paris

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Pierre Brossolette, figure emblématique de la Résistance française, incarne la lutte acharnée contre l’oppression nazie. Journaliste, militant socialiste et intellectuel brillant, il s’est engagé dans un combat sans concession pour défendre la République et la liberté. Courageux et fin stratège, il devient l’un des piliers des Forces françaises libres, jusqu’à son arrestation par les nazis en 1944. Craignant de trahir ses compagnons sous la torture, il préférera se donner la mort, plutôt que de parler.


L'HISTOIRE EN BREF

Un jeune journaliste engagé

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Pierre Brossolette au téléphone, dans les années 1930, il est alors professeur et journaliste. 

Né le 25 juin 1903 à Paris, Pierre Brossolette grandit dans un milieu républicain où l’éducation et l’engagement politique sont des valeurs fondamentales. Élève brillant, il intègre l’École normale supérieure en 1922, et devient agrégé d’histoire en 1925. Destiné à l’enseignement, il choisit finalement le journalisme, voyant dans l’écriture un moyen d’exprimer librement ses idées et de combattre les menaces grandissantes du fascisme en Europe.

Il collabore avec plusieurs journaux, notamment L’Europe nouvelle, où il milite pour le désarmement et la défense de la Société des Nations. Son engagement politique se renforce lorsqu’il adhère à la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière), dénonçant sans relâche la montée des régimes autoritaires en Allemagne et en Italie. Son opposition farouche aux accords de Munich et son franc-parler lui valent d’être écarté de la Radio nationale en 1939 par le gouvernement Daladier.

Pierre Brossolette - 1

Pierre Brossolette, un résistant de la première heure

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Une des fausses cartes d'identité du résistant français Pierre BROSSOLETTE, sous le nom de Paul BRIANT

Mobilisé en 1939 comme lieutenant dans l’infanterie, il se distingue par son sang-froid et son sens du commandement, évitant à son unité une retraite désastreuse. Décoré de la Croix de guerre, il se retrouve cependant interdit d’enseignement par le régime de Vichy, en raison de ses positions antifascistes. Loin d’abandonner la lutte, il plonge alors dans la clandestinité et s’engage dans la Résistance. À l’automne 1940, il rachète une librairie au 89 rue de la Pompe, qui devient une couverture pour ses activités secrètes. Il rejoint le réseau du musée de l’Homme, avant d’intégrer la Confrérie Notre-Dame, dirigée par le colonel Rémy. Ses talents d’orateur et son intelligence stratégique font rapidement de lui un personnage clé dans l’organisation de la Résistance intérieure. En 1941, il rejoint les Forces françaises libres, où il rencontre le général de Gaulle. Son rôle devient essentiel, notamment pour structurer les réseaux clandestins, afin d’assurer une meilleure liaison entre les résistants de l’intérieur et Londres. Plus tard, il participera activement à la mise en place du Conseil national de la Résistance (CNR), un organe clandestin qui doit permettre une coordination plus efficace entre les différents mouvements.

De 1942 à 1944, Pierre Brossolette multiplie les missions entre la France et Londres, participant à la réorganisation de la Résistance et à la diffusion des messages radio depuis la BBC. Son rôle est crucial pour assurer la séparation des actions civiles et militaires, garantissant ainsi une meilleure efficacité des mouvements résistants. En février 1944, alors qu’il tente d’échapper à la Gestapo, il embarque sur un bateau de pêche en direction de l’Angleterre avec Émile Bollaert, successeur de Jean Moulin à la tête du CNR. Mais l’embarcation fait naufrage près de Plogoff, en Bretagne. Capturé par les Allemands, il est conduit à la prison de Rennes, où il subit un premier interrogatoire. Après plusieurs jours de torture, il est transféré à Paris, au siège de la Gestapo, avenue Foch.

La traque des résistants - 1

Le sacrifice d’un homme pour la Résistance

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27 mai 2015, les cercueils de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Jean Zay et Pierre Brossolette, sont exposés dans la cour de l'Université de la Sorbonne avant leur entrée au Panthéon. 

À Paris, Pierre Brossolette va endurer plusieurs jours d’interrogatoires et de tortures. Craignant de trahir ses compagnons sous la torture, il préfère se donner la mort plutôt que de parler. Le 22 mars 1944, Pierre Brossolette à bout de forces, profite d’un moment d’inattention de ses geôliers, pour se jeter par la fenêtre du cinquième étage du bâtiment. Grièvement blessé, il est transporté à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, où il succombera à ses blessures dans la soirée. Pour effacer toute trace de son sacrifice, les Allemands procèdent à son incinération au Père-Lachaise.

Héros méconnu de la Résistance, longtemps éclipsé par d’autres figures comme Jean Moulin, Pierre Brossolette voit enfin son engagement reconnu au fil des décennies. En 2015, il entre au Panthéon, pour y rejoindre les grandes figures de l’histoire de France. Plusieurs plaques et monuments commémoratifs lui rendent hommage, notamment la pelouse Pierre Brossolette à Paris, inaugurée en 2014 face au lieu où il a trouvé la mort. Son combat pour la liberté et la République demeure un exemple de courage et de sacrifice. Par son intelligence, son engagement politique et sa détermination sans faille, Pierre Brossolette incarne l’esprit de la Résistance française, prêt à tout pour que la France retrouve son indépendance et sa dignité.


Il s'appelait Pierre Brossolette - 1

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