La boite à abandon, comment se dire adieu à travers un mur.

1 Rue de Germont Rouen

materialicons-round-820 Voir le trajet

La ville de Rouen a accueilli son premier tour d'abandon en 1758. Le tour d'abandon, également connu sous le nom de tour d'exposition. Retour sur ce dispositif conçu pour permettre aux mères d’abandonner leur bébé, souvent nouveau-né, de façon anonyme. Ce système est prévu pour que l'enfant soit découvert et pris en charge.

Un peu d’Histoire

Ces installations étaient répandues en Europe depuis le Moyen Âge et ont été particulièrement populaires aux XVIIIe et XIXe siècles. Après avoir disparu à la fin du XIXe siècle, elles ont connu une résurgence sous une forme modernisée à partir de 1996, notamment en Allemagne, où l'on en dénombre environ 80.

 

Ces tours d'abandon se trouvent généralement dans des hôpitaux ou des centres sociaux, et prennent la forme d'une boîte rotative installée dans le mur de l'établissement (d'où leur nom de "tour"). La mère y dépose l'enfant, fait pivoter la boîte et actionne une cloche pour alerter le personnel. En France, jusqu'en 1940, ces dispositifs étaient couramment situés dans des hospices.

L'objectif de faire chuter la mortalité infantile

Tour d'abandon. Mâcon (Saône-et-Loire) (6368152545) 

La ville de Rouen a accueilli son premier tour d'abandon en 1758. Avec le décret impérial du 19 juillet 1811, chaque chef-lieu d’arrondissement en France devait disposer d'un tel dispositif. À cette époque, le pays comptait 251 tours d'abandon. Cependant, dès les années 1830, l'utilisation de ces tours a commencé à décliner, en grande partie à cause des critiques des moralistes qui les considéraient comme incitatifs à l'abandon d'enfants. En 1904, les tours d'abandon furent complètement remplacés par la pratique de l'accouchement sous X. Le tour d'abandon de Rouen est resté en fonction jusqu'au 1er octobre 1862.

Un exemple de Procès-verbal d’abandon à Rouen, du petit Simplice Horus :
« Le Deux avril 1815 à huit heures du matin, a été trouvé exposé, à la porte de l’Hospice Général de Rouen, un Enfant du sexe Masculin Nouveau-né, lequel s’est trouvé revêtu des effets ci-après.
savoir :
un bandeau ; un bonnet d'Indne fond blanc à fleurs violettes ; un fichu de toile jaune à rayes ; une chemise ; une couchette un lange de toile.
Il avait pour Remarque un ruban de soie violet glacé, sur sa tête.
Cet enfant a été nommé audit hospice Horus Simplice et il lui a été donné un collier portant n°190
Fait à Rouen, les jours et an susdits,
Donné en nourrice à Catherine Bourgeois femme de pierre Groult de Montérolier le 7 avril 1815 »