La Castillet, la porte de Perpignan devenue symbole catalan
Pl. de Verdun Perpignan Pyrénées-Orientales
EN RÉSUMÉ
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Au centre de Perpignan, le Castillet dresse sa silhouette de briques rouges. Né forteresse au XIVᵉ siècle, devenu prison redoutée, il est aujourd’hui le gardien de la mémoire catalane.
Au temps où Perpignan brillait comme capitale continentale du royaume de Majorque, l’infant Jean d’Aragon ordonne en 1368 la construction d’un fortin pour protéger la porte Notre-Dame, ouverte vers le nord. Construit en brique rouge – matériau alors audacieux pour une fortification – le Castillet devient l’un des emblèmes de la ville. Ses murs épais, son campanile arrondi et ses créneaux lui donnent l’allure d’un petit château, le « castellet », opposé au grand palais des rois de Majorque.
Mais son rôle bascule vite. Sous Louis XI, puis après le traité des Pyrénées de 1659, il perd sa fonction défensive pour devenir prison d’État. Cachots sombres, fenêtres grillagées et terrasses closes accueillent prisonniers, soldats et opposants. La légende du « cachot blanc » et l’étrange découverte d’ossements d’enfant au XIXᵉ siècle nourrissent encore son aura mystérieuse. Le bastion de Charles Quint, puis les remaniements de Vauban, renforcent sa place dans l’histoire militaire.
Vue depuis le toit du Castillet.
Classé Monument historique en 1889, le Castillet échappe à la démolition des remparts. Tour à tour archives, foyer du soldat, il devient à partir de 1963 la Casa Pairal, musée des arts et traditions catalanes. On y conserve la flamme du Canigou, symbole de la fête de la Saint-Jean, et l’on y découvre costumes, outils, et récits de la vie quotidienne. Aujourd’hui encore, gravir son escalier en colimaçon jusqu’au campanile, c’est embrasser Perpignan et sentir battre le cœur d’une identité catalane fière et vivante.
Crédit photo / Source : wikipedia
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