
L'hôtel Groslot à Orléans, la demeure d’un roi devenue maison du peuple
2 Pl. de l'Étape Orléans
EN RÉSUMÉ
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Face à la cathédrale d’Orléans, l’Hôtel Groslot attire tous les regards avec sa façade de briques rouges et d’ardoise. Derrière son élégance tranquille se cache une histoire faite de gloire et de drame. Ce joyau de la Renaissance, bâti pour un notable éclairé, a vu mourir un roi et renaître l’esprit civique d’une ville entière.
La façade de l'Hôtel Groslot à Orléans de nuit.
Entre 1549 et 1558, le bailli Jacques Groslot fait ériger cette demeure fastueuse, reflet de l’essor d’Orléans sous la Renaissance française. Ses briques polychromes en losanges, ses lucarnes sculptées et son escalier monumental rappellent la main des grands maîtres ligériens, peut-être Androuet du Cerceau. Sous ses plafonds à caissons et ses lambris sculptés, on célébrait l’art, la politique et les idées humanistes d’une époque confiante dans son avenir.
Salle du conseil municipal de l'Hôtel Groslot.
Mais l’Hôtel Groslot devint soudain le théâtre d’un drame royal. Le 5 décembre 1560, le jeune roi François II s’éteint ici à dix-sept ans, quelques semaines après avoir ouvert les États généraux d’Orléans. La ville se couvre de deuil, et la demeure entre dans la légende. Au siècle suivant, l’hôtel change de destin : racheté par la ville en 1738, il devient hôtel de ville en 1790, symbole d’un pouvoir passé des rois aux citoyens. Au XIXᵉ siècle, l’architecte André Delton restaure l’ensemble, ajoutant perron et ailes dans un esprit néo-gothique, comme pour affirmer la fierté municipale d’Orléans.
La mort du roi de France François II à l'hôtel Groslot d'Orléans, le décembre 1560.
En franchissant le portail de fer forgé, on découvre aujourd’hui un lieu transformé mais fidèle à son âme d’origine. Classé Monument historique depuis 1862, il conserve ses boiseries dorées, tapisseries d’Aubusson et son jardin romantique. Mariages, réceptions, visites : l’Hôtel Groslot reste le décor des grands moments de la vie orléanaise. Sous ses briques flamboyantes, Orléans garde le souvenir d’un roi disparu et le souffle tranquille d’une ville devenue maîtresse de son destin.
Crédit photo de couverture / Source : Zairon, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons