La Cigale, joyau du patrimoine nantais depuis 1895
4 Pl. Graslin Nantes
EN RÉSUMÉ
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Inaugurée en 1895 face au théâtre Graslin, la brasserie La Cigale incarne l’élégance nantaise et l’esprit festif de la Belle Époque. Derrière sa façade sage se cache un univers éclatant où se mêlent céramiques, miroirs et faïences — un décor classé Monument historique depuis 1964.
Le 1er avril 1895, l’homme d’affaires Méliau Le Gouriérec, associé à MM. Plon et Vivien, confie à l’architecte-céramiste Émile Libaudière la création d’un établissement sans égal. Aux côtés du sculpteur Émile Gaucher et du peintre Georges Levreau, il imagine un décor foisonnant : cigales en tutu, cariatides sculptées, fleurs stylisées, miroirs infinis. Véritable « réunion de tous les arts », la Cigale éblouit les bourgeois venus goûter au luxe d’un décor total, à la croisée du théâtre et du rêve.
Brasserie La Cigale, Nantes.
Rapidement, la brasserie devient le rendez-vous des artistes et des surréalistes. André Breton et Jacques Prévert y refont le monde avant que Jacques Demy n’y tourne Lola en 1961, immortalisant ses mosaïques dorées et ses faïences éclatantes. Pendant la guerre, fréquentée par l’occupant, la brasserie traverse des heures plus sombres, avant de se transformer, dans les années 1960, en self-service où flippers et jukebox côtoient les céramiques oubliées.
En 1982, sous l’impulsion de Yannick Curty et Michel Pavageau, et avec l’appui des Bâtiments de France, La Cigale retrouve enfin son éclat originel. Aujourd’hui encore, ce lieu mythique est le cœur battant de la place Graslin, où se mêlent saveurs locales, effervescence culturelle et mémoire d’un siècle d’histoire nantaise.
Crédit photo / Source : Selbymay, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
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