
Le stade Bollaert, là où on entend battre le cœur de Lens
Av. Alfred Maes Lens Pas-de-Calais
EN RÉSUMÉ
⏱️ Temps de lecture : 2 min
À Lens, le stade Bollaert-Delelis ne se visite pas : il se vit. Né des mines et de la sueur, il incarne depuis 1933 la fierté ouvrière du bassin minier et l’âme du football français populaire. Dans cette cathédrale à ciel ouvert, les chants “Sang et Or” résonnent comme un écho aux machines des puits : passion, ferveur et solidarité.
L’idée naît dans les années 1930 sous l’impulsion de Félix Bollaert, directeur de la Compagnie des Mines de Lens. Il souhaite offrir aux ouvriers un lieu de rassemblement, un espace de lumière au cœur d’une terre de charbon. Construit par les hommes du pays, le stade ouvre ses portes en 1933 avec près de 18 000 places, devenant aussitôt un symbole de fraternité. Ses tribunes tournées vers la ville donnent à chaque match une ambiance de fête populaire.
La Fosse n° 4 de la compagnie des mines de Lens dans les années 1960.
Au fil du siècle, Bollaert grandit avec son peuple. De la Coupe du Monde 1984 aux exploits du RC Lens champion de France 1998, des soirées de Coupe d’Europe à l’Euro 2016, le stade du RC Lens demeure le théâtre des émotions collectives. Rebaptisé Bollaert-Delelis en 2012, en hommage à André Delelis, ancien maire et fondateur du Louvre-Lens, il relie désormais mémoire ouvrière et renaissance culturelle. Rénové entre 2012 et 2014, il accueille aujourd’hui près de 38 000 spectateurs et fait partie des sites classés au titre du patrimoine sportif français.
Supporters du RC Lens lors du match Lens-Nancy en janvier 2019.
Quand la brume du Nord enveloppe les gradins et que les chants s’élèvent à l’unisson, Bollaert-Delelis devient plus qu’un stade : un monument vivant du Nord, où le football, la mémoire et la fierté populaire se confondent. Ici, chaque match réactive le cœur battant d’une région qui n’a jamais cessé de croire à sa lumière.
Crédit photo de couverture / Source : Giåm, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons