Église Saint-Éloi, la cathédrale des sables de Dunkerque

EN RÉSUMÉ

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Voisine du beffroi classé à l’UNESCO, l’église Saint-Éloi veille sur Dunkerque depuis cinq siècles. Miraculée des guerres et des incendies, elle reste le symbole spirituel et maritime de la ville,  où repose le célèbre corsaire Jean Bart.

Édifiée au XVe siècle sur le terrain de l’ancien hospice Saint-Jean, l’église Saint-Éloi s’élève dans un style gothique flamboyant typique des Flandres. Mais en 1558, l’armée du maréchal de Thermes incendie la cité : seule la tour occidentale résiste aux flammes. De ces ruines renaît peu à peu un nouvel édifice, reconstruit à partir de 1567 par Jean de Renneville. Le chantier, trop ambitieux, s’interrompt avant d’être achevé, laissant la nef incomplète et séparée du beffroi par une rue devenue emblématique de Dunkerque.

Dunkerque. L'Eglise St. Eloi en 1890. 

Au XVIIIᵉ siècle, la ville en plein essor réclame plus d’espace. L’architecte Victor Louis, célèbre pour le Grand Théâtre de Bordeaux, redessine l’église en 1783 : chapelles réunies, murs repoussés, façade néoclassique dressée vers 1785. Mais la pierre, trop fragile au gel, se désagrège. En 1887, le Dunkerquois Adolphe Van Moë lui rend sa majesté avec une façade néogothique, élancée et lumineuse, inspirée des grandes cathédrales du Nord.

Ravagée à nouveau pendant les deux guerres mondiales, Saint-Éloi renaît une dernière fois en 1977, après trente ans de restauration. Sa nef à cinq vaisseaux, baignée de lumière filtrée par les vitraux de Pierre Gaudin et Arthur Van Hecke, abrite les restes de Jean Bart, héros du Texel. Véritable “cathédrale des sables”, l’église incarne la résilience d’un port qui, face aux vents et à l’histoire, n’a jamais cessé de se relever.

Crédit photo de couverture / Source : Claus Ableiter, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

 

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