
Le beffroi de Boulogne-sur-Mer, du donjon au symbole communal
Pl. Godefroy de Bouillon Boulogne-sur-Mer Pas-de-Calais
EN RÉSUMÉ
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Dressé sur la place Godefroy-de-Bouillon, le beffroi de Boulogne-sur-Mer veille sur la cité fortifiée comme un vieil ami fidèle. Né donjon seigneurial au XIIᵉ siècle, il raconte à lui seul huit siècles d’histoire et d’indépendance.
Édifié à la fin du XIIᵉ siècle sur les fondations d’un ancien castrum romain, il fut d’abord le donjon du château comtal bâti par Renaud de Dammartin, l’un des seigneurs les plus puissants du royaume. Ses murs épais et ses voûtes romanes, orientées pour résister au vent venu de la mer, rappellent encore la force du pouvoir féodal. Lorsque Philippe Hurepel, fils du roi de France, déplaça sa forteresse, il céda la tour aux bourgeois de la ville. Ils en firent un beffroi, gardien de leur charte, de leur sceau et de leur liberté.
Le beffroi, au-dessus de l'hôtel de ville, place Godefroy-de-Bouillon.
Mais la liberté se paie parfois cher. En 1268, Louis IX ordonna la destruction partielle du beffroi, puni pour le refus des Boulonnais de financer sa croisade. Reconstruit l’année suivante, il prit sa forme définitive : un étage percé pour les cloches, quatre échauguettes dressées aux angles et une tourelle abritant les cachots. Au XVIIIᵉ siècle, un incendie fit tomber la flèche d’ardoise ; on la remplaça par un élégant étage octogonal qui donne au monument sa silhouette actuelle.
Aujourd’hui, adossé à l’hôtel de ville bâti en 1734, le beffroi semble unir le passé et le présent. Haut de 37 mètres, il a survécu aux guerres et aux bombardements. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO avec les beffrois de Belgique et de France, il continue de rythmer la vie de la haute ville, témoin de pierre d’une histoire où la mer, la foi et la liberté se mêlent.
Crédit photo de couverture / Source : Velvet, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons