Le château de Combourg, de la forteresse guerrière au romantisme
23 Rue des Princes Combourg
EN RÉSUMÉ
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Sur une butte entourée de bois et d’eau, le château de Combourg domine l’étang où se mirent ses tours. Forteresse médiévale puis demeure de Chateaubriand, il relie la rudesse féodale à la naissance du romantisme.
Édifié entre le XIIᵉ et le XVᵉ siècle pour défendre la cathédrale de Dol-de-Bretagne, le château de Combourg se dresse comme un rempart aux confins de la Bretagne et de la Normandie. Ses quatre tours massives — la Tour du Maure, la Tour du Chat, la Tour Sybille et la Tour du Croisé — encadrent des façades de pierre sombre percées de mâchicoulis et des traces du pont-levis. Sur le fronton, la devise des seigneurs de Coëtquen, “Mon sang teint la bannière de France”, rappelle son passé guerrier. Du haut des remparts, la vue s’ouvre sur l’étang, miroir tranquille des anciens combats.
Le château de Combourg photographié en 1859
En 1761, René-Auguste de Chateaubriand rachète la forteresse délaissée. Son fils François-René, futur écrivain, y passe une jeunesse austère entre les murs glacés. C’est ici, dans la chambre haute de la Tour du Chat, qu’il découvre le silence, la peur et les premiers élans de l’imaginaire. Encouragé par sa sœur Lucile, il commencera à “peindre tout cela”. De ces années naîtront les pages des Mémoires d’outre-tombe et la légende du comte à la jambe de bois, hantant les escaliers avec un chat noir, retrouvé momifié lors des restaurations.
Brûlé pendant la Révolution, Combourg renaît sous Geoffroy de Chateaubriand, petit-fils du frère de l’écrivain. En 1876, un architecte élève de Viollet-le-Duc transforme la forteresse : escalier monumental, décorations néo-gothiques, parc à l’anglaise… La cour intérieure disparaît, les salons s’ouvrent sur le paysage. Toujours habité par la famille, le château conjugue aujourd’hui mémoire et architecture, refuge de pierre où résonne encore l’écho du romantisme.
Crédit photo de couverture / Source : Calips, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
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