La lente ascension de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille

Pl. Gilleson Lille Nord

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EN RÉSUMÉ

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Sur les hauteurs du Vieux-Lille, là où s’élevait jadis le donjon des comtes de Flandre, s’élève aujourd’hui une prière de pierre et de lumière. La cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille, fruit d’un siècle et demi d’espoirs, de lenteur et de ferveur, raconte à elle seule l’histoire d’une foi patiente, d’un rêve néo-gothique devenu chef-d’œuvre contemporain.

Basilique Notre-Dame de la Treille 1900

Notre-Dame de la Treille à Lille en construction en 1900. On apperçoit le campanile Saint Nicolas (1874) à gauche.

Tout commence en 1854, lorsque la première pierre est posée au cœur d’un Lille industriel en pleine mutation. La ville, fière de son essor, veut un grand sanctuaire dédié à Notre-Dame-de-la-Treille, patronne protectrice depuis le Moyen Âge. Une Société de la Treille se forme pour financer le projet, porté par la ferveur populaire. Les architectes Charles Leroy et Henri Leroy conçoivent une œuvre néo-gothique ambitieuse. Mais les dons se tarissent, les guerres freinent l’élan. En 1897, seule la chapelle du chevet est achevée. Le rêve s’étiole, laissant un monument inachevé et un peuple dans l’attente.

Basilique Notre-Dame de la Treille 1907

Lille, le chantier de la cathèdrale Notre-Dame-de-la-Treille en 1907. 

Quand Lille devient diocèse en 1913, l’église reçoit enfin le titre de cathédrale, sans façade définitive. Après la guerre, on dresse une simple muraille de briques. Ce n’est qu’à la fin du XXᵉ siècle que deux créateurs, Pierre-Louis Carlier et Peter Rice, offrent au sanctuaire sa métamorphose. En mariant pierre bleue de Soignies, acier et marbre translucide, ils inventent une façade de lumière, dont les reflets orangés évoquent la flamme de la foi. Inaugurée en 1999 par Mgr Jean Vilnet, cette façade signe l’union du sacré et du contemporain, faisant de Lille un phare spirituel du Nord.

Lille choeur ND treille

Le chœur de la Cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille à Lille. 

Sous ce voile diaphane, la cathédrale abrite aujourd’hui le Centre d’art sacré contemporain, la rosace de Ladislas Kijno, et le portail de la Vierge sculpté par Georges Jeanclos. Chaque rayon du jour y pénètre comme une prière suspendue. Dans cette lumière qui unit pierre et ciel, Notre-Dame-de-la-Treille rappelle qu’à Lille, la foi ne s’impose pas — elle se révèle lentement, comme une architecture du temps.

Crédit photo de couverture / Source : Velvet, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons


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