Le barrage Vauban, le génie hydraulique pour défendre Strasbourg

Pl. du Qur Blanc Strasbourg Bas-Rhin

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EN RÉSUMÉ

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Entre la Petite France et les Ponts Couverts, le Barrage Vauban unit la technique à la stratégie. Construit à la fin du XVIIᵉ siècle pour protéger Strasbourg, il révèle le génie de Vauban et de ses ingénieurs, capables de faire de l’eau un instrument de défense aussi redoutable qu’élégant.

Porte embouchure de la Bruche

Gravure représentant la porte à l’embouchure de la Bruche à Strasbourg en 1763.

Édifié entre 1685 et 1700 par Jacques Tarade, collaborateur de Vauban, l’ouvrage — alors nommé Grande écluse fortifiée — s’inscrit dans le vaste système de fortifications voulu par Louis XIV après le rattachement de Strasbourg à la France. Long de 120 mètres et percé de treize arches, il permettait, en cas d’invasion, de relever ses vannes métalliques pour inonder plus de trente hectares de prairies au sud, coupant la ville du reste du territoire. Chef-d’œuvre d’hydraulique militaire, le barrage traduisait la modernité du « pré carré » défensif de Vauban, où l’eau devenait une arme stratégique.

Strasbourg, les ponts couverts vers 1863

Vue depuis le barrage Vauban sur les ponts couverts et la cathédrale de Strasbourg en 1863. 

Au XIXᵉ siècle, les progrès de l’artillerie imposent de lourdes transformations. En 1865, le niveau supérieur en bois est remplacé par des voûtes en grès et briques, plus résistantes aux tirs. Durant le siège de 1870, l’ouvrage est utilisé pour ralentir les troupes prussiennes, remplissant une dernière fois son rôle protecteur. Puis il s’endort, témoin d’une époque où la guerre se gagnait aussi par la maîtrise de l’eau. Il marque alors la frontière symbolique entre la ville médiévale et la cité moderne, entre fortification et urbanité.

Strasbourg barrage Vauban nouvelle mise en lumière 2012-01

Strasbourg, mise en lumière du barrage Vauban en 2012. 

Transformé en promenade publique en 1966, le Barrage Vauban devient un lieu d’observation et de mémoire. Sa terrasse panoramique domine les toits de la Petite France, les Ponts Couverts et la flèche de la cathédrale. À l’intérieur, un lapidarium expose statues et gargouilles anciennes, vestiges des monuments voisins. Classé Monument historique en 1971 et restauré dans les années 2010, il demeure l’un des symboles les plus subtils de Strasbourg : un ouvrage où la science des ingénieurs rejoint la poésie des pierres et de l’eau.

Crédit photo de couverture / Source : Claude Truong-Ngoc, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons


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