
Le Mémorial Charles-de-Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises
Colombey les deux Églises Haute-Marne
EN RÉSUMÉ
⏱️ Temps de lecture : 2 min
ace à la plaine de Champagne, le Mémorial Charles-de-Gaulle relie l’homme et l’Histoire. Sous la Croix de Lorraine, haute de quarante-quatre mètres, l’architecture épurée et le silence du lieu rappellent la force tranquille d’un chef qui fit de la France une idée avant d’en faire un destin.
C’est à Colombey-les-Deux-Églises, en 1934, que Charles de Gaulle acquiert La Boisserie, une demeure bourgeoise à l’écart du monde. Dans ce havre, il écrit, médite, façonne sa pensée sur la grandeur de la France. Pendant la guerre, ce foyer reste son ancrage moral. À sa mort, le 9 novembre 1970, le village devient un lieu de recueillement national : des milliers d’anonymes affluent pour saluer le chef de la France libre. Deux ans plus tard, la Croix de Lorraine s’élève sur la colline du Montagne, haute de quarante-quatre mètres, visible à des kilomètres. Dressée dans la lumière, elle symbolise la Résistance, la victoire et la foi d’un peuple en sa liberté retrouvée.
Portrait du général Charles de Gaulle, commandant des Forces françaises libres vers 1942.
En 2006, sous l’impulsion de Jacques Chirac, la première pierre du mémorial est posée, prolongeant le devoir de mémoire voulu par la Fondation Charles-de-Gaulle. Conçu par Jacques Millet et Jean-Côme Chilou, déjà auteurs du Mémorial de Caen, le bâtiment s’intègre au paysage comme un prolongement du sol. En 2008, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en inaugurent les galeries, cinquante ans après la rencontre historique entre de Gaulle et Adenauer. Ce face-à-face franco-allemand scelle l’esprit du lieu : un espace où le souvenir devient message de paix. Le béton clair, la lumière naturelle et les lignes épurées donnent à l’ensemble une sobriété à l’image du Général lui-même.
Lors de son passage à Bonn, le président français Charles de Gaulle salue la foule ouest-allemande venue l'acclamer en compagnie du chancelier ouest-allemand Konrad Adenauer.
Sur 1 600 m² d’exposition, le visiteur parcourt un siècle d’histoire, de 1890 à 1970 : l’enfance lilloise, la Grande Guerre, l’Appel du 18 Juin, la Résistance, puis la naissance de la Vᵉ République. Les images, les voix et les archives se substituent aux reliques absentes : de Gaulle avait interdit tout culte de sa personne. Autour, La Boisserie, le mémorial et la tombe du Général composent un triptyque de mémoire. À Colombey, plus qu’un hommage, c’est une leçon de fidélité : celle d’un homme, d’une nation, et d’une Europe réconciliée.
Crédit photo de couverture / Source : C DIMEY 5252, CC BY 4.0, via Wikimedia Commons