
Le monument de Rauba-Capeù : la mémoire gravée dans la roche
Pl. Guynemer Nice
EN RÉSUMÉ
Au pied de la colline du Château, face au port Lympia, s’élève l’impressionnant monument aux morts de Rauba-Capeù. Creusé dans la roche d’une ancienne carrière, ce vaste édifice de 32 mètres rend hommage aux 3 665 Niçois tombés pendant la Première Guerre mondiale. Dès 1919, le maire François Goiran décide de créer un lieu de mémoire digne de ces disparus. Le projet est confié à l’architecte niçois Roger Séassal, Grand Prix de Rome, qui imagine un monument monumental et sobre, intégré dans la falaise. La première pierre est posée le 11 novembre 1924, et l’ouvrage est inauguré en 1928 par le maréchal Ferdinand Foch.
Au cœur du monument, une immense urne commémorative abrite les plaques des morts, encadrée de deux hauts-reliefs sculptés par Alfred Janniot : l’un figure la guerre, l’autre la paix. L’inscription gravée invite les vivants à se souvenir : « La Ville de Nice à ses fils morts pour la France : Souvenez-vous des œuvres que vos pères ont accomplies de leur temps et vous recevrez une gloire et un nom immortels. » Cinq marches, marquées des années 1914 à 1918, mènent à ce sanctuaire. Classé Monument historique en 2011 et labellisé Patrimoine du XXe siècle, le monument a révélé en 2018 un trésor inattendu : un reliquaire en forme d’aigle niçois, contenant des plaques commémoratives jusque-là oubliées. Un symbole puissant du lien entre mémoire collective et histoire locale.
Crédit photo / Source : wikipedia
LEXIQUE
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Rauba-Capeù : en niçois, « voler les chapeaux », nom donné à ce secteur du bord de mer de Nice à cause du vent fort.
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Colline du Château : hauteur dominant Nice, ancien site fortifié, aujourd’hui parc emblématique de la ville.
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Port Lympia : port historique de Nice, situé au pied de la colline du Château.
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Urne commémorative : niche centrale du monument où sont déposées les plaques des soldats morts.
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Hauts-reliefs : sculptures en relief décorant le monument, représentant ici la guerre et la paix.
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Reliquaire : objet contenant des plaques commémoratives, ici sculpté en forme d’aigle niçois et découvert en 2018.
PERSONNAGES HISTORIQUES
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Roger Séassal : architecte niçois, Grand Prix de Rome 1913, concepteur du monument.
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François Goiran : maire de Nice en 1919, décide la construction du monument pour honorer les victimes niçoises de la Première Guerre mondiale.
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Ferdinand Foch : maréchal de France, inaugure le monument en 1928.
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Alfred Janniot : sculpteur, auteur des deux hauts-reliefs représentant la guerre et la paix.
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