La Porte d’Aix à Marseille : un monument à l'histoire mouvementée

Rouen Seine-Maritime Normandie

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EN RÉSUMÉ

L’histoire de la Porte d’Aix, arc de triomphe dressé sur la place Jules-Guesde à Marseille, illustre les espoirs, les retards et les bouleversements politiques du XIXe siècle. Conçu d’abord en 1784 pour glorifier Louis XVI et célébrer la paix après la guerre d’indépendance américaine, le projet est interrompu par la Révolution. Il renaît en 1823, lorsque le maire Jean-Baptiste de Montgrand décide d’honorer la campagne victorieuse du duc d’Angoulême en Espagne. La première pierre est posée en 1825 par l’architecte Michel-Robert Penchaud, qui s’inspire de l’Arc de Titus à Rome. Commencé sous Charles X, l’ouvrage n’est achevé qu’en 1839 sous Louis-Philippe Ier, grâce à Charles Frédéric Chassériau.

Les changements de régime transforment son sens : plutôt qu’un hommage à un prince, l’arc devient un monument à la gloire de la Nation et de ses victoires. Les sculptures confiées à David d’Angers et Jules Ramey expriment cette évolution. On y voit “La Patrie appelant ses enfants à la défense de la liberté”, les batailles de Fleurus, Héliopolis, Marengo et Austerlitz, ainsi que des statues allégoriques symbolisant le dévouement, la prudence, la force ou encore la clémence. Inaugurée le 1er mai 1837 dans une ambiance de fête, la Porte d’Aix devint l’un des repères monumentaux de Marseille. Mais l’histoire du lieu ne s’arrête pas là : fragilisée par le temps, ses statues se dégradent au XXe siècle, certaines têtes tombant même sur la voie publique en 1937. Puis, en 1971, l’arrivée brutale de l’autoroute A7 défigure la place et isole le monument. Malgré ces vicissitudes, la Porte d’Aix, classée monument historique en 1982, reste un symbole fort du patrimoine marseillais et un témoin de l’évolution politique et urbaine de la ville.

Photo de couverture : Au début du XXe siècle, la Porte d'Aix était contournée par l'ancien tramway de Marseille.

Crédit photo / Source : wikipedia


LEXIQUE

  • Arc de triomphe : monument commémoratif en forme d’arcade, édifié pour célébrer une victoire ou un événement.

  • Allégories : représentations symboliques de valeurs ou de qualités humaines, incarnées par des statues ou des bas-reliefs.

  • Monument historique : label officiel protégeant un bâtiment en raison de son intérêt patrimonial et artistique.

  • Bas-relief : sculpture dont les formes se détachent légèrement du fond, utilisée pour représenter scènes et personnages.

  • Autoroute A7 : voie rapide reliant Lyon à Marseille, percée en 1971 jusqu’au centre-ville, bouleversant l’environnement de la Porte d’Aix.


PERSONNAGES HISTORIQUES

  • Jean-Baptiste de Montgrand : maire de Marseille en 1823, il relance le projet de la Porte d’Aix pour commémorer la campagne d’Espagne.

  • Michel-Robert Penchaud : architecte marseillais, auteur du projet initial de l’arc de triomphe, inspiré de l’Arc de Titus à Rome.

  • Charles Frédéric Chassériau : architecte en chef de Marseille, il achève la construction de la Porte d’Aix sous Louis-Philippe.

  • David d’Angers : sculpteur, auteur de plusieurs bas-reliefs et statues, dont “La Patrie appelant ses enfants à la défense de la liberté”.

  • Jules Ramey : sculpteur, il réalise des bas-reliefs et allégories représentant les batailles de Marengo et d’Austerlitz.

 


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