Le Fort Risban, du bastion anglais au patrimoine calaisien

21 Rue de la Mer Calais

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EN RÉSUMÉ

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Dressé sur un banc de sable à l’entrée du port, le Fort Risban raconte sept siècles d’histoire maritime. Tour à tour anglais, espagnol et français, ce bastion de pierre fut la clé stratégique de Calais face au détroit du Pas-de-Calais, avant de devenir un lieu de mémoire et de promenade.

Au XIIIᵉ siècle, le comte Philippe de Hurepel fait construire une tour de pierre pour servir de repère aux navires approchant des côtes de Calais. Cette tour, utilisée comme point de signal pour les marins, est l’ancêtre du futur phare du port. En 1347, durant la guerre de Cent Ans, Édouard III d’Angleterre assiège Calais et transforme la tour en fort militaire : la tour de Lancastre. Isolée par les marées, elle prend le nom de Risbank, « banc de sable » en vieil anglais. Devenue forteresse, elle verrouille l’entrée du port. En 1596, les Espagnols s’en emparent à leur tour, avant que le fort ne revienne définitivement à la France deux ans plus tard.

En 1558, le duc de Guise, général du roi Henri II, reprend Calais et redonne le fort à la France. On y ajoute des bastions de pierre et une digue royale pour protéger la ville des assauts venus de la mer. Un siècle plus tard, Vauban, venu inspecter les lieux, juge le fort ensablé et vieillissant, mais reconnaît son importance pour surveiller le détroit. En 1799, une explosion détruit la poudrière : un drame qui marque la fin de son rôle militaire actif. Le Risban, reconstruit et modernisé, devient un simple poste de garde face aux vents du large.

Au XIXᵉ siècle, le fort est peu à peu abandonné, avant d’être déclassé en 1908. Pendant les deux guerres mondiales, il sert d’abri aux soldats et aux habitants sous les bombardements. Après 1945, il renaît sous un autre visage : yacht-club, atelier de poterie, scouts marins... Aujourd’hui, restauré et classé Monument historique, le Fort Risban offre une superbe vue sur le port et la mer, à deux pas du Dragon de Calais. Entre pierre et sel, au bruit des ferries et des mouettes, il reste la sentinelle immobile d’une ville tournée vers l’horizon.

Crédit photo de couverture / Source : Romainberth, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

 

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