Les ruines de l’abbaye du Mont-Saint-Éloi, entre légende et mémoire

EN RÉSUMÉ

⏱️ Temps de lecture : 2 min

Dressées sur leur colline du Pas-de-Calais, les ruines de l’abbaye du Mont-Saint-Éloi veillent encore sur la plaine d’Arras. Jadis foyer de prière et de savoir, elles rappellent mille ans d’histoire, de ferveur et de guerres.

Fondée au VIIᵉ siècle selon la légende par saint Éloi, l’abbaye serait née d’un simple oratoire où l’évêque aimait venir prier. Son disciple, saint Vindicien, y fut inhumé, attirant bientôt les premiers moines. Pour protéger ses reliques après les raids normands, une basilique est érigée vers 930. Sous l’impulsion du pape Grégoire VII, le lieu devient au XIᵉ siècle une abbaye de chanoines réguliers suivant la règle de saint Augustin, dont le rayonnement s’étend sur tout l’Artois.

Au fil des siècles, quarante-six abbés s’y succèdent. Louis XI y installe son armée lors du siège d’Arras, et le Grand Condé y établit son quartier général avant d’en être chassé par Turenne. Rebâtie au XVIIIᵉ siècle dans un style classique par l’abbé Roussel, l’église abbatiale, dotée de deux majestueuses tours jumelles, domine alors le paysage. Mais la Révolution met fin à ce faste : l’abbaye est vendue en 1793, démantelée pierre par pierre, son dernier abbé guillotiné.

Vue générale des vestiges de l'Abbaye du Mont Saint-Éloi. 

Il ne reste aujourd’hui que les deux tours de grès et de craie, vestiges fragiles mais grandioses, visibles à des kilomètres à la ronde. Endommagées pendant la Première Guerre mondiale, restaurées au XXᵉ siècle, elles incarnent la mémoire vivante du Mont-Saint-Éloi. Les prairies en terrasses, le vieux porche et l’abreuvoir rappellent encore la présence des chanoines qui façonnèrent ce lieu de silence.

Crédit photo de couverture / Source : Flom59, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

 

Envie de découvrir

d’autres histoires dans

les Hauts-de-France ?

---

Vous connaissez une anecdote, une photo ou un document lié à ce lieu ? Contribuez pour enrichir cette histoire.