La bataille d’Azincourt, la déroute des chevaliers français

Azincourt Pas-de-Calais Hauts-de-France

Voir le trajet

EN RÉSUMÉ

⏱️ Temps de lecture : 2 min 30

La bataille d’Azincourt, le 25 octobre 1415, n’est pas seulement une défaite : c’est un naufrage. Ce matin-là, dans la boue du Pas-de-Calais, l’armée française, forte de sa noblesse, s’avance vers son propre désastre. Face à elle, les troupes épuisées du roi Henri V d’Angleterre attendent, arc long en main, le moment d’écrire une page sanglante de la guerre de Cent Ans.

Battle of Agincourt, St. Alban's Chronicle by Thomas Walsingham

La bataille d’Azincourt (1415), enluminure anglaise de la Chronique de Saint-Alban, vers 1422 

Tout commence deux mois plus tôt, quand Henri V débarque en Normandie avec près de douze mille hommes. Après le siège meurtrier d’Harfleur, son armée, harcelée, affamée et ravagée par la dysenterie, n’est plus qu’une colonne en haillons. Contraint de rallier Calais au plus vite pour regagner l’Angleterre, le roi marche vers le nord, sans imaginer que la chevalerie française lui tend déjà un piège. Entre les bois de Tramecourt et d’Azincourt, 12 000 Français, menés par le connétable Charles d’Albret, bloquent la route de 8 500 Anglais. Persuadés d’écraser un ennemi moribond, les chevaliers se pressent dans une clairière étroite et gorgée d’eau.

Battle of Agincourt 001

Dans la boue d’Azincourt, la chevalerie française s’effondre sous le regard d’Henri V. 

À l’aube du 25 octobre 1415, la pluie redouble. Le sol n’est plus qu’une nappe de boue où les chevaux s’enfoncent jusqu’aux genoux. En face, les archers anglais plantent leurs pieux, bandent leurs arcs et attendent le signal. Quand la première volée part, le ciel s’assombrit d’un nuage de flèches. Les traits sifflent, transpercent les heaumes, abattent les chevaux, fauchent les hommes. L’avant-garde française tente de charger, mais ses cavaliers glissent, s’écroulent, s’écrasent les uns sur les autres. Sous le poids de leurs armures trempées, les chevaliers s’immobilisent dans la glaise. La ligne anglaise, ferme, achève les blessés à la hache. Craignant une nouvelle attaque, Henri V donne l’ordre d’exécuter les prisonniers. Quand le tumulte s’éteint, près d’un millier de Français gisent dans la boue, contre moins de cinq cents Anglais.

Azincourt scelle la fin d’une illusion : celle d’une chevalerie invincible. En quelques heures, la France perd ses princes, ses connétables, ses capitaines. Cinq ans plus tard, le traité de Troyes livrera le royaume aux Anglais. Aujourd’hui, le Centre Azincourt 1415 veille sur le champ de bataille, témoin d’un basculement : ici, la France a perdu ses chevaliers et l’Europe est entrée dans une nouvelle ère de la guerre.

Crédit photo de couverture / Source : Sir John Gilbert (1817–1897), Public domain, via Wikimedia Commons


Envie de découvrir

d’autres histoires dans

les Hauts-de-France ?


Vous connaissez une anecdote, une photo ou un document lié à ce lieu ? Contribuez pour enrichir cette histoire.