
La porte de Mars, témoin de la Rome rémoise
Rouen Seine-Maritime Normandie
EN RÉSUMÉ
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Entre la gare et la place de la République, la porte de Mars traverse vingt siècles d’histoire, témoin de la grandeur romaine de Reims. Érigée au IIIᵉ siècle dans l’ancienne cité de Durocortorum, elle s’impose comme la plus large porte monumentale du monde romain. Symbole de puissance et de prospérité, elle relie encore aujourd’hui la cité antique à la ville moderne.
Édifiée entre 180 et 230 ap. J.-C., la porte de Mars formait l’accès nord de Durocortorum, capitale du peuple des Rèmes allié de Rome. Dédiée au dieu de la guerre, elle se dressait à proximité d’un temple disparu. Ses trois arches richement sculptées célébraient l’ordre impérial : scènes mythologiques, louve allaitant Romulus et Remus, et même un rare calendrier des travaux agricoles ornent encore ses voûtes. Longue de plus de 32 mètres, elle témoignait de la grandeur urbaine d’une cité gallo-romaine prospère.
Plafond de l'arche centrale de la Porte Mars représentant Remus et Romulus.
Au Bas-Empire, la porte fut intégrée aux remparts défensifs, devenant passage obligé vers le nord. Puis, au Moyen Âge, elle se retrouva enchâssée dans le château des archevêques de Reims, invisible aux yeux des habitants. Redécouverte au XIXᵉ siècle, lors du démantèlement des fortifications, elle fascina archéologues et voyageurs : Sous ses voûtes, le sol usé laisse deviner, dit-on, les traces du passage des chars antiques.
La Porte de Mars en 1913
Classée Monument historique dès 1840, la porte de Mars demeure l’un des emblèmes les plus anciens de Reims. Restaurée à plusieurs reprises, elle a retrouvé sa majesté entre 2015 et 2023 grâce à une vaste campagne de consolidation et de nettoyage. Trônant au cœur d’un espace piéton, elle offre aujourd’hui une leçon d’histoire à ciel ouvert. Par sa puissance de pierre, elle relie les dieux de Rome aux bâtisseurs de la cathédrale de Reims, comme un pont symbolique entre deux âges de gloire.
Crédit photo de couverture / Source : Ludvig14, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons