
Palais des ducs et des États de Bourgogne à Dijon
1 Rue Rameau Dijon
EN RÉSUMÉ
⏱️ Temps de lecture : 2 min
Sous ses toits d’ardoise et ses façades mêlant gothique et classique, le Palais des ducs et des États de Bourgogne concentre dix siècles d’histoire politique et artistique. Résidence princière, siège du pouvoir royal puis hôtel de ville, il incarne la continuité du prestige bourguignon, entre pierre médiévale et faste classique.
La place Royale et le Palais des Ducs et des États de Bourgogne en 1781.
Dès le XIVᵉ siècle, Philippe le Hardi transforme une ancienne forteresse en un palais symbole de puissance. Sous son règne puis celui de son fils Philippe le Bon, Dijon devient l’un des foyers politiques et culturels les plus brillants d’Europe. La cour de Bourgogne attire poètes, artistes et diplomates venus de tout le continent. On y parle français, flamand et italien, et l’on y célèbre l’art de vivre avec faste. Vers 1450, la Tour Philippe le Bon s’élève à plus de quarante mètres, dominant la ville et affirmant le prestige ducale face au roi de France. Dans les grandes salles voûtées, le parfum du vin, les étoffes précieuses et le son des ménestrels accompagnaient ces banquets somptueux où se décidaient alliances et mariages princiers. Les cuisines gothiques, avec leurs vastes cheminées et leurs voûtes d’ogives, témoignent encore de cette opulence. Ici, la Bourgogne se rêvait royaume, à la fois raffiné, cosmopolite et puissant.
La tour "Philippe le Bon" du Palais des Ducs et des États de Bourgogne à Dijon.
À la mort de Charles le Téméraire en 1477, le duché est annexé par la France. Le palais devient résidence des gouverneurs, puis siège des États de Bourgogne. Au XVIIIᵉ siècle, Jules Hardouin-Mansart redessine la façade et ordonne la majestueuse place Royale, aujourd’hui place de la Libération. Les colonnes et frontons classiques s’unissent aux tours médiévales : le palais devient le miroir d’un pouvoir en mutation, où se lit toute l’histoire de l’art français, du gothique flamboyant à l’élégance de Louis XIV.
Fronton de l'aile droite du Palais des Ducs et des États de Bourgogne.
Devenu hôtel de ville et Musée des Beaux-Arts de Dijon, le palais reste le cœur battant de la cité. La cour d’honneur résonne encore du passage des ducs, et du sommet de la Tour Philippe le Bon, les visiteurs embrassent la ville et ses toits vernissés. Du faste princier à la République, le lieu incarne la mémoire et la fierté dijonnaise, un patrimoine vivant au service de la culture.
Crédit photo de couverture / Source : Benjamin Smith, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons