Fort d’Ambleteuse, le dernier rempart du Roi-Soleil
Bd de la Liberté Ambleteuse FR
EN RÉSUMÉ
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À Ambleteuse, sur la côte du Pas-de-Calais, le fort de Vauban veille encore sur la mer. Dressé sur son îlot de grès à l’embouchure de la Slack, il incarne trois siècles d’histoire maritime et militaire, sauvé in extremis par la ferveur d’un médecin et de bénévoles.
En 1680, Louis XIV inspecte les côtes du Nord, en guerre contre les Provinces-Unies. À ses côtés, Vauban, compas à la main, observe les courants de la Slack et imagine un port de guerre capable de défier la flotte hollandaise. Trois ans plus tard, il fait surgir du sable une tour d’artillerie bâtie en pierre blonde, flanquée de deux jetées de bois et d’un rempart en fer à cheval. Achevé en 1685, le fort d’Ambleteuse verrouille la Manche, canon pointé vers l’horizon, bastion dressé contre le vent au service du Roi-Soleil.
Le fort et la Slack à Ambleteuse
Sous Napoléon Ier, le fort reprend vie : on rêve d’y lancer la flotte d’invasion contre l’Angleterre. Un canal est percé, des murs à redans s’élèvent, les soldats veillent. Mais Trafalgar ruine l’ambition impériale, et le vent reprend ses droits. Napoléon III s’y intéresse à son tour, sans suite. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands en font une casemate, coulant le béton jusque dans ses entrailles. En 1945, deux mines marines éventrent le rempart : la mer s’y engouffre, dévastant l’ouvrage à chaque marée.
En 1965, le monument semble perdu. C’est alors qu’un homme, le docteur Jacques Méreau, refuse l’oubli. Avec le géologue Jean Destombes, il fonde l’Association des Amis du Fort d’Ambleteuse, fait classer le site Monument historique et le rachète pour le franc symbolique. Restauré pierre après pierre, il demeure aujourd’hui le seul fort marin encore debout entre Cherbourg et la frontière belge. À marée haute, la mer vient lécher ses pierres blondes, comme pour saluer la ténacité de ceux qui l’ont relevé.
Crédit photo de couverture / Source : Velvet, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
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