Le beffroi de Béthune, joyau médiéval des Hauts-de-France
Grand Place Béthune Pas-de-Calais
EN RÉSUMÉ
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Au cœur de la Grand’Place, le beffroi de Béthune veille depuis le XIVᵉ siècle sur la ville. Miraculé des guerres, il incarne la fierté d’une cité qui a su renaître sans jamais plier.
Édifié en 1388 sur les ruines d’une tour de bois détruite par le feu, le beffroi médiéval dressait déjà sa silhouette de grès au milieu des cris du marché et du tintement des marteaux des drapiers. Véritable maison commune, il abritait la salle des échevins où se prenaient les décisions publiques, la prison municipale et la loge du guetteur, chargé de surveiller la plaine. De son balcon, on proclamait édits et ordonnances à la foule rassemblée. Plus qu’une tour, il symbolisait les franchises communales accordées aux bourgeois de Béthune : le droit de s’administrer et de protéger leurs libertés.
Beffroi sur la Grand'Place de Béthune en juillet 1918, après des bombardements de l'armée allemande.
En 1918, les bombardements détruisent le campanile : le dragon Beffy et le carillon s’effondrent dans un fracas de pierre et de bronze. Pourtant, le beffroi, lézardé mais debout, résiste. Sous la direction de l’architecte Paul Degez, le beffroi renaît dès 1921, reconstruit à l’identique grâce aux pierres sauvées de l’église Saint-Vaast. L’architecte Louis-Marie Cordonnier, chargé de reconstruire le centre-ville, proposa d’y adjoindre l’hôtel de ville, mais les Béthunois voulurent laisser leur tour seule au milieu de la place, gardienne d’une mémoire blessée.
Le beffroi de Béthune en 2014.
Aujourd’hui, la tour de 33 mètres, coiffée d’un campanile de 17 mètres, abrite 35 cloches dont la mélodie rythme encore la vie des habitants. Classé Monument historique dès 1862 et inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 2005, le beffroi demeure l’un des emblèmes du Nord-Pas-de-Calais, au point d’avoir inspiré l’ancien logo de la région. Chaque heure, son carillon fait résonner dans le vent la voix d’une ville qui n’a jamais cessé de défendre sa liberté.
Crédit photo de couverture / Source : Velvet, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
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