
le raid de Bruneval : quand les Alliés volent les secrets du Würzburg
10 Rue Roger Dumont Saint-Jouin-Bruneval
EN RÉSUMÉ
Dans la nuit glaciale du 27 au 28 février 1942, l’Opération Biting marque un tournant. Pour la première fois, les parachutistes britanniques sont engagés dans un raid d’envergure. Sous le commandement du major John Frost, près de 120 hommes – en grande partie des régiments écossais – sautent depuis des bombardiers Whitley pilotés par l’escadron du commandant Charles Pickard. Aidés par la Résistance locale de la Confrérie Notre-Dame-de-Castille, ils se posent sur la falaise de La Poterie-Cap-d’Antifer, près de Bruneval. Leur cible : un radar allemand Würzburg, dont les secrets intéressent au plus haut point les Alliés. Par petits groupes, les commandos surprennent la garnison. L’alerte est donnée, mais sous le feu, l’adjudant Cox, ancien radio amateur, parvient à démonter les pièces sensibles du radar. Les troupes se replient ensuite vers la plage, où la Royal Navy les attend pour l’évacuation.
Moins d’une dizaine d’hommes sont perdus côté britannique, pour un butin scientifique inestimable. Grâce au Raid de Bruneval, les savants, guidés par les travaux de R. V. Jones, parviennent à brouiller les radars ennemis, un atout qui pèsera jusqu’à la fin de la guerre. Furieux, les Allemands fortifient le site avec champs de mines et nouveaux radars Wassermann et Freya. La mémoire de cet exploit a été honorée par le général de Gaulle en 1947, puis en 2012 par un vétéran, Kenneth Holden, lors du 70e anniversaire. Aujourd’hui, un mémorial sur la plage raconte encore cette nuit décisive.
LEXIQUE
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Opération Biting : nom de code du raid britannique de Bruneval en 1942.
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Raid de Bruneval : autre appellation de l’opération, liée à la plage où eut lieu l’évacuation.
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Würzburg : radar allemand de détection aérienne, démonté par les Britanniques.
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Wassermann : radar géant installé par les Allemands après le raid.
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Freya : radar allemand complémentaire, utilisé pour la surveillance à longue distance.
PERSONNAGES HISTORIQUES
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John Frost : major britannique, commandant du raid au sol.
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Charles Pickard : commandant d’escadron de la RAF, responsable du parachutage.
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Lord Louis Mountbatten : chef des opérations combinées britanniques, validant le plan.
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R. V. Jones : scientifique britannique, spécialiste du renseignement radar.
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Cox : adjudant britannique, ancien radio amateur, chargé de démonter le Würzburg.
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Général de Gaulle : chef de la France libre, inaugure un premier monument en 1947.
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Kenneth Holden : vétéran britannique du raid, inaugure le mémorial en 2012.
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