
Sainte-Réparate, le cœur baroque du Vieux-Nice
3 Pl. Rossetti Nice
EN RÉSUMÉ
Au cœur du Vieux-Nice, la cathédrale Sainte-Réparate incarne près d’un millénaire de foi et d’histoire locale. Tout commence en 1078, quand le noble niçois Raimbald Rostagni rapporte de Rome les reliques de sainte Réparate, une jeune martyre du IIIe siècle, dont le culte attire immédiatement les fidèles. Autour de ce trésor spirituel, un oratoire puis une église se développent, donnant naissance à une paroisse prospère. L’ancienne cathédrale, perchée sur la colline du château, se retrouve peu à peu isolée par les fortifications, et les autorités décident au XVIe siècle de transférer le siège épiscopal vers ce lieu plus central. Rapidement, l’église médiévale paraît trop modeste pour une ville en pleine croissance. En 1649, l’évêque Didier Palletis confie à l’architecte niçois Jean-André Guiberto la construction d’un sanctuaire digne de Nice. Édifiée sur le modèle de Sainte-Suzanne de Rome, l’église adopte un plan en croix latine, dominé par une large coupole aux tuiles vernissées génoises. La lanterne de la coupole atteint 39 mètres de haut, éclairée par 8 baies vitrées. L’intérieur, d’environ 45 mètres de longueur, s’élève jusqu’à 42 mètres en certains points. Mais en 1658, la voûte s’effondre tragiquement sur l’évêque, causant sa mort. Le chantier reprend quelques années plus tard sous Henri Provana de Leyni, qui mène l’ouvrage à son terme et consacre la cathédrale en 1699.
Au XVIIIe siècle, un campanile élancé vient compléter la silhouette baroque, renforçant son prestige. Restaurée au fil des siècles, classée monument historique en 1906 puis élevée au rang de basilique en 1949, elle demeure un haut lieu de mémoire. L’intérieur recèle de véritables trésors : la châsse de Sainte Réparate, le maître-autel surmonté du tableau Gloire de Sainte Réparate, trois orgues historiques, et un ensemble de cloches imposant (dont le bourdon de 3 700 kg). Sous sa coupole dorée reposent toujours les reliques de la sainte, rappelant aux Niçois que leur identité et leur foi s’y rassemblent depuis plus de trois cents ans.
Crédit photo / Source : wikipedia
LEXIQUE
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Vieux-Nice : quartier historique de Nice, au cœur de la ville ancienne.
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Baroque : style architectural du XVIIe siècle, riche en ornements et en effets visuels spectaculaires.
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Coupole : voûte en forme de dôme qui surmonte le transept de la cathédrale.
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Relique : reste d’un saint, objet de grande vénération conservé dans une église.
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Campanile : clocher indépendant ou accolé, destiné à abriter les cloches d’une église.
PERSONNAGES HISTORIQUES
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Sainte Réparate : jeune martyre chrétienne du IIIe siècle, patronne de Nice, dont les reliques sont conservées dans la cathédrale.
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Raimbald Rostagni : noble niçois qui ramena les reliques de Rome en 1078 et fonda l’oratoire primitif.
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Didier Palletis : évêque de Nice au XVIIe siècle, commanditaire de la nouvelle cathédrale, mort lors de l’effondrement de la voûte en 1658.
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Jean-André Guiberto : architecte niçois qui lança la construction de la cathédrale baroque au milieu du XVIIe siècle.
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Henri Provana de Leyni : évêque de Nice qui reprit les travaux après 1673 et consacra la cathédrale en 1699.
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