
Le siège de Toulon : histoire d’une victoire républicaine
Av. de la Tour Royale Toulon Var
EN RÉSUMÉ
L’histoire du siège de Toulon, dans le Var, est l’un des épisodes marquants de la Révolution française. Entre septembre et décembre 1793, la ville bascule du côté des royalistes qui livrent le port militaire et l’arsenal aux Britanniques et à leurs alliés espagnols, napolitains et piémontais. Pour la jeune République, perdre Toulon, son principal port de guerre méditerranéen, représente une menace stratégique considérable. Tout commence avec les tensions politiques de 1793 : après la chute des Girondins, Toulon, comme Lyon ou Marseille, se soulève contre Paris. La disette et les rumeurs de famine accentuent la colère. Les royalistes, encore très présents dans la flotte, proclament Louis XVII roi de France et font entrer 17 000 soldats étrangers dans la rade. La cité devient alors le théâtre d’un affrontement international.
Bonaparte expose son plan au général Dugommier
Face à eux, l’armée républicaine installe un blocus terrestre. Parmi les officiers se distingue un jeune capitaine corse de 24 ans : Napoléon Bonaparte. Chargé de l’artillerie, il propose un plan décisif : prendre les forts de l’Éguillette et de Balaguier, qui contrôlent l’accès entre la petite et la grande rade. Les Britanniques renforcent ces positions en bâtissant une vaste fortification de terre, baptisée le Petit Gibraltar tant elle semble imprenable. Sous le commandement du général Jacques François Dugommier, militaire de métier, le plan de Bonaparte est adopté et mis en œuvre. Après plusieurs semaines de combats et de bombardements, l’assaut final est lancé dans la nuit du 16 au 17 décembre 1793. La lutte est acharnée, Bonaparte est blessé, mais la position tombe. Les alliés évacuent la ville en incendiant l’arsenal et en détruisant une grande partie de la flotte française.
La victoire républicaine s’accompagne d’une répression terrible : près d’un millier d’habitants exécutés, des milliers de réfugiés, et la ville rebaptisée provisoirement Port-la-Montagne. Cet épisode, à la fois militaire et politique, révèle le talent de Bonaparte et marque durablement la mémoire de Toulon au cœur de la Terreur.
Crédit photo / Source : wikipedia
LEXIQUE
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arsenal : grand port militaire où l’on construit, entretient et arme les navires de guerre.
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rade : vaste bassin maritime, naturel ou artificiel, où les navires peuvent mouiller à l’abri.
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blocus : action militaire visant à isoler une ville ou un port pour couper son ravitaillement.
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fortification : ouvrage militaire destiné à défendre une position stratégique.
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Terreur : période de la Révolution française (1793–1794) marquée par une répression politique et des exécutions massives.
PERSONNAGES LIÉS À CETTE HISTOIRE
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Napoléon Bonaparte : jeune capitaine d’artillerie corse, il élabore le plan décisif qui permet la prise du Petit Gibraltar ; promu général de brigade après la victoire.
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Jacques François Dugommier : général républicain expérimenté, il prend le commandement du siège et adopte le plan de Bonaparte, assurant ainsi la victoire.
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Louis XVII : fils de Louis XVI, proclamé roi de France par les royalistes de Toulon, symbole de leur fidélité à la monarchie.
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