Le Beffroi d’Amiens, porte-voix d’une ville libre

1 Place Maurice Vast Amiens

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EN RÉSUMÉ

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Quand les cloches du beffroi d’Amiens résonnent sur la place au Fil, c’est la ville entière qui semble se souvenir. Chaque son de cloche porte l’écho des siècles, des libertés conquises et des renaissances d’une cité qui a toujours su se relever.

Érigé en 1244, le beffroi d’Amiens marque la naissance d’une commune libre, affranchie du pouvoir féodal. Sous le règne du roi Louis IX, la ville obtient le privilège d’ériger cette tour, symbole de son autonomie. Les échevins, élus parmi les bourgeois, administrent les affaires de la ville. Le beffroi leur sert à la fois de salle de réunion et de dépôt pour les chartes communales, preuves tangibles de leur indépendance. Responsables de l’ordre et de la justice, ces élus utilisent aussi la tour comme prison municipale, faisant du beffroi le véritable cœur administratif de la cité picarde.

Amiens (80), beffroi, 2e étage, vue vers le bas 1

L'intérieur du beffroi d'Amiens

Mais l’histoire du beffroi d’Amiens est aussi celle de ses blessures. Effondré pendant la guerre de Cent Ans, il renaît entre 1406 et 1410, reconstruit plus haut et plus solide. Au XVIIIᵉ siècle, une nouvelle cloche, la Marie-Fournier, est fondue en 1749 et offerte à la ville par le marchand amiénois dont elle porte le nom. Son timbre profond devient la voix familière d’Amiens, un repère sonore dans la vie quotidienne. En 1918, les bombardements détruisent sa toiture et fissurent sa façade, mais la cité le restaure encore. À chaque époque, les habitants ont défendu ce symbole de liberté comme un bien commun, un repère qui unit la ville à travers le temps.

Amiens.Marché Lenselles et beffroi

Amiens vers 1910, le marché Lenselles et le beffroi. 

Restauré en 1989, le beffroi veille aujourd’hui sur une ville reconstruite et vivante. De sa terrasse, on aperçoit la cathédrale Notre-Dame, témoin de la même histoire. Jadis salle des archives, tour de guet et prison, il demeure le symbole civique d’une cité attachée à ses libertés. Aujourd’hui encore, quand la Marie-Fournier se met à chanter, il serait bon de se rappeler qu’Amiens se relève toujours.

Crédit photo de couverture / Source : Zairon, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons


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