Sous les arbres du cimetière de La Madeleine, la mémoire d’Amiens

474 Rue Saint-Maurice Amiens

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EN RÉSUMÉ

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Au nord-ouest d’Amiens, le cimetière de La Madeleine s’étend comme un vaste jardin du souvenir. Sous les arbres centenaires, les stèles racontent deux siècles d’histoires humaines, de deuils et de fiertés locales. Ici, la mémoire n’est pas figée : elle respire au rythme des saisons et des pas des promeneurs.

Ouvert le 13 juillet 1817, à la suite des décrets impériaux imposant la création de cimetières hors des villes, le cimetière de La Madeleine marque une nouvelle façon d’envisager la mort et la mémoire. L’architecte François-Auguste Cheussey imagine un cimetière-jardin à l’anglaise, où les sentiers serpentent entre ifs et cyprès. Conçu comme un lieu de recueillement et de promenade, il devient le miroir d’une société amiénoise en pleine mutation, où les familles du XIXᵉ siècle rivalisent dans l’art de célébrer leurs disparus.

Cimetière de la Madeleine (Amiens) (28)

Tombe de Jules Verne dans le cimetière de la Madeleine. 

Sous la lumière filtrée par les feuillages, la pierre se fait œuvre d’art. La sépulture de Jules Verne, sculptée en 1907 par Albert Roze, attire les visiteurs du monde entier : l’écrivain y surgit de sa tombe, tendant la main vers l’immortalité. Mais partout autour d’elle, la beauté rivalise avec l’émotion. Chapelles néo-gothiques, colonnes brisées, urnes funéraires, obélisques, vitraux colorés ou anges aux ailes déployées composent une galerie d’art à ciel ouvert. Cet ensemble illustre la richesse de l’art funéraire du XIXᵉ siècle, mêlant symboles religieux et allégories laïques : la douleur, l’espérance, le temps qui passe, la renaissance. Ici, la sculpture raconte autant la foi que la mémoire d’une ville qui confiait son histoire à la pierre.

Cimetière de La Madeleine d'Amiens, alignement d'ifs 5

Allée du cimetière bordée d'ifs. 

Classé Monument historique depuis 1995, le cimetière de La Madeleine est aujourd’hui un musée à ciel ouvert, mais aussi un poumon vert au cœur de la cité. Ses dix-huit hectares abritent une centaine d’espèces végétales et servent de refuge à de nombreux oiseaux, faisant du lieu un espace de vie autant que de mémoire. Des visites guidées et des associations locales y racontent les destins oubliés et restaurent peu à peu les monuments abîmés par le temps. Chaque tombe, chaque arbre devient ainsi témoin d’un dialogue continu entre les générations : un lieu où Amiens contemple son histoire pour mieux en préserver la trace.

Crédit photo de couverture / Source : wikipedia


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