
Le Palais Rihour, dernier témoin de la présence bourguignonne à Lille
42 Pl. Rihour Lille
EN RÉSUMÉ
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Édifié à partir de 1453 pour le duc Philippe le Bon, le palais Rihour incarne l’âge d’or bourguignon. Entre marais et canaux, cette demeure princière voulue par un souverain fastueux devint l’un des joyaux civils du gothique flamboyant. De sa grandeur passée, la ville conserve aujourd’hui quelques salles précieuses où se lisent encore cinq siècles d’histoire.
Alors capitale administrative des possessions du Nord des ducs de Bourgogne, Lille vit s’élever sous Philippe le Bon un palais destiné à affirmer son autorité. Conçu par Evrard de Mazières, le palais Rihour s’érige sur le « manse de Rihout », un terrain marécageux au cœur de la ville. Le quadrilatère, organisé en quatre ailes autour d’une cour d’honneur, abritait appartements, grande salle, chapelle et escalier d’apparat, ornés de voûtes d’ogives et de lucarnes sculptées.
Le Palais Rihour vers 1660
À la mort de Charles le Téméraire, la résidence perd son rôle princier. En 1664, la ville rachète le palais et en fait son hôtel de ville. Les siècles suivants marquent une lente dégradation : incendies de 1700, 1756, puis celui de 1916, qui anéantit la quasi-totalité du bâtiment. Seules la salle des gardes, la chapelle dite du Conclave et l’escalier d’honneur rappellent encore le faste originel de cette architecture du pouvoir.
Au moment de l'incendie de 1916, le Palais Rihour de Lille abritait les services communaux.
Classé Monument historique en 1875, le palais Rihour demeure l’unique témoin de l’époque bourguignonne à Lille. Restauré et intégré à la vie culturelle, il abrite aujourd’hui l’Office de Tourisme et des expositions temporaires. Sous ses voûtes préservées, la rencontre du gothique bourguignon et de la brique flamande fait revivre l’esprit d’une ville qui, du crépitement des flammes à la lumière des restaurations, n’a jamais cessé de réinventer sa beauté et sa mémoire.
Crédit photo de couverture / Source : Velvet, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
