Le palais Rohan à Strasbourg, le petit Versailles du Rhin

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EN RÉSUMÉ

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Sous la lumière changeante de l’Ill, le Palais Rohan semble respirer au rythme de la ville et de son histoire. Conçu pour un prince-évêque au XVIIIᵉ siècle, il a vu défiler cardinaux, rois, empereurs et conservateurs, traversant révolutions et guerres sans jamais perdre son éclat.

Strasbourg Palais Rohan septembre 2013 01

Façade du palais Rohan donnant sur les quais de l'Ill.

En 1732, le cardinal Armand-Gaston de Rohan-Soubise, prince-évêque de Strasbourg, confie à Robert de Cotte, premier architecte du roi Louis XV, la mission d’élever un palais digne de Versailles. Achevé en 1742, l’édifice conjugue rigueur classique et somptuosité royale : façades ordonnancées, jardins suspendus sur l’Ill, salons aux dorures éclatantes. En 1744, Louis XV et Marie Leszczyńska y séjournent, consacrant le lieu comme vitrine du pouvoir monarchique et du rayonnement français dans une Alsace longtemps tiraillée entre deux cultures.

Palais épiscopal de Strasbourg-1744

Illumination du palais Rohan le 5 octobre 1744 pour l'arrivée de Louis XV. 

Sous la direction de ses successeurs, la dynastie des Rohan prolonge le faste. Mais le dernier cardinal, Louis-René de Rohan-Guéméné, compromis dans la fameuse Affaire du collier de la Reine, précipite le déclin de la famille et annonce la Révolution. Le palais devient alors mairie, puis résidence impériale : Napoléon Ier et Joséphine y séjournent en 1805 et 1806, admirant les salons du roi réaménagés pour l’occasion. Après 1871, Strasbourg annexée à l’Allemagne transforme le palais en musée d’art et d’antiquités, symbole d’une nouvelle ère de savoir et de conservation patrimoniale.

Palais-Rohan-Bibliothèque (1)

La bibliothèque du Palais Rohan en 2010. 

Les bombardements de 1944 ravagent les toitures et détruisent plusieurs salles d’apparat. Mais, de 1947 à 1992, les restaurations patientes redonnent vie à ses plafonds peints, à ses parquets et à ses boiseries. Aujourd’hui, derrière ses portes monumentales, se déploient trois musées : Beaux-Arts, Arts décoratifs et Archéologique. Sous la lumière de l’Ill, le Palais Rohan n’est plus seulement un joyau d’architecture : il incarne la mémoire d’une ville frontalière, à la croisée des cultures et des pouvoirs, qui a su faire de la beauté un acte de résistance.

Crédit photo de couverture / Source : Suicasmo, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons


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