Le cinéma Le Castillet, joyau du 7e art à Perpignan

EN RÉSUMÉ

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Au cœur de Perpignan, le cinéma Le Castillet dresse depuis plus d’un siècle sa façade art nouveau. Né de l’audace d’un entrepreneur catalan, il a traversé guerres, modes et révolutions culturelles pour devenir l’un des plus anciens cinémas encore en activité en France.

En 1911, Joan Font, Barcelonais passionné par le cinématographe des frères Lumière, choisit le boulevard Wilson pour ériger une salle grandiose de 1 000 places. L’architecte Eugène Montès et le sculpteur Alexandre Guénot lui donnent une allure singulière : frises polychromes, monstres sculptés, marquise de verre et de fer. Jugé par certains contemporains comme un « cénotaphe macabre », le Castillet séduit pourtant dès son inauguration, où opérettes, orchestre et projections s’enchaînent dans un décor flamboyant de Belle Époque.

 

Le cinéma vit ensuite au rythme de l’Histoire : fermeture en 1915 pour cause de guerre, premières séances de cinéma parlant en 1930, essor des ciné-clubs, puis crise des années 1960 face à la télévision. Dans les années 1970, il attire un public espagnol curieux de films interdits chez eux, avant de connaître de nouvelles extensions. Chaque génération de la famille Font défend l’héritage du lieu, ajoutant salles et innovations, jusqu’à l’ouverture du Méga-Castillet en 2003.

Aujourd’hui, malgré la concurrence des multiplexes, le cinéma du centre-ville a gardé son âme populaire. Classé monument historique en 1997, il brille toujours place de la Victoire, ses mosaïques colorées veillant sur des salles modernisées. Entre patrimoine architectural et émotions partagées, le Castillet reste un témoin précieux de plus d’un siècle de passion pour le 7e art.

Crédit photo de couverture : wikipedia : Jean-Pierre Dalbéra from Paris, France, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons

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