Le Rocher de la Vierge à Biarritz, de la chasse à la baleine au tourisme impérial

Rocher de la Vierge Biarritz Pyrénées-Atlantiques

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EN RÉSUMÉ

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À l’entrée de la baie de Biarritz, le Rocher de la Vierge surgit face à l’Atlantique comme un promontoire brut devenu symbole de la ville. Percé en 1864 puis relié à la côte par une passerelle métallique, il mêle histoire maritime, projets impériaux et légende locale. Depuis 1865, une statue blanche représentant la Vierge se dresse au sommet du rocher et en fait un repère visible depuis toute la baie.

Bien avant d’être une attraction, le promontoire était connu sous le nom de Cucurlon, un ancien toponyme marin désignant ce rocher arrondi que les pêcheurs utilisaient comme poste naturel de surveillance. On y montait pour repérer les bancs de cétacés et observer les courants, essentiels à la chasse à la baleine, activité majeure du littoral jusqu’au XIXᵉ siècle. Exposé aux vents d’ouest et aux fortes houles, le Cucurlon figurait parmi les points les plus battus du littoral biarrot. En 1864, l’ordre de Napoléon III de percer un tunnel de 75 mètres marque le début de sa transformation. L’année suivante, en 1865, une statue de la Vierge y est installée pour symboliser la protection des marins, nourrie par la légende de pêcheurs sauvés d’une tempête. À partir de cette date, le promontoire abandonne progressivement son nom ancien pour devenir le Rocher de la Vierge, inscrit durablement dans l’imaginaire local.

Biarritz-Le Rocher de la Vierge et la Passerelle-LL 16

Carte postale de septembre 1928 reprèsentant le Rocher de la Vierge et sa Passerelle.  

La transformation s’accentue en 1886-1887 avec la pose d’une passerelle métallique par les ateliers Schryver & Cie, remplaçant la passerelle en bois détruite par une tempête. Souvent attribuée à tort à Gustave Eiffel, elle permet désormais d’accéder à un promontoire autrefois réservé aux marins. Du sommet, le regard embrasse les falaises de la côte basque, le Port des pêcheurs, la Grande Plage et, par temps clair, la silhouette lointaine des Pyrénées. Le site s’inscrit alors pleinement dans la montée du tourisme balnéaire, mêlant nature brute et interventions humaines. Sous l’impulsion du Second Empire, Biarritz s’impose comme station à la mode, et le Rocher de la Vierge devient l’un des arrêts majeurs de ces nouvelles promenades littorales.

Biarritz.Rocher de la Vierge

Biarritz, promenade sur le rocher de la Vierge vers 1900. 

Au XXᵉ siècle, le Rocher de la Vierge subit régulièrement les assauts de l’Atlantique. Dans les années 1930, la ville renforce les garde-corps et les accès, fréquemment endommagés par les houles d’équinoxe. Après 1945, il devient un repère des grandes promenades littorales. Les années 1980 voient d’importantes restaurations stabiliser la passerelle et consolider les assises du rocher. Aujourd’hui protégé dans le cadre du patrimoine littoral biarrot, il reste un lieu emblématique mais vulnérable, constamment renforcé pour résister aux tempêtes et à l’usure naturelle du littoral.

Crédit photo de couverture / Source : Tommie Hansen from Stockholm, Sweden, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons


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