Bombardements de 1944 : Le Havre détruit à 82 %

F4R5+56 Le Havre Seine-Maritime

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EN RÉSUMÉ

Épargné par les bombardements de 1944, le monument de la Victoire est devenu le symbole du martyre du Havre, remanié après-guerre pour honorer les Havrais morts durant le conflit. Avec Le Havre, c’est toute une ville qui a vécu en septembre 1944 l’une des pires tragédies de la guerre. Entre le 5 et le 11 septembre, la ville portuaire normande est la cible de bombardements massifs menés par la Royal Air Force (RAF), appuyée par les Américains. L’objectif des Alliés est de briser la résistance allemande et de reprendre au plus vite ce port stratégique. Quelques jours plus tôt, le général britannique John Crocker avait proposé la reddition à la garnison allemande, commandée par le colonel Hermann-Eberhard Wildermuth. Celui-ci avait refusé, demandant au moins l’évacuation des civils. Crocker s’y opposa : la population resta donc piégée sous les bombes. Les chiffres donnent le vertige : 9 615 tonnes de bombes explosives et 175 tonnes incendiaires s’abattent sur la ville, détruite à 82 %. Les quartiers résidentiels sont pulvérisés, causant la mort de 2 053 civils et laissant 80 000 sinistrés. Paradoxalement, les troupes allemandes sont relativement épargnées : plus de 11 000 seront faits prisonniers après l’assaut terrestre anglo-canadien lancé le 10 septembre.

Le Havre hiver 1944-1945 

Le Havre pendant l'hiver 1944-1945

Quand les troupes anglo-canadiennes entrent au Havre le 12 septembre, l’accueil est glacial. Pas de liesse populaire comme ailleurs en France : la presse les surnomme les « libératueurs ». Encore aujourd’hui, ces frappes sur le centre-ville restent incompréhensibles, alors que la garnison allemande se trouvait sur les hauteurs. Le port du Havre, pourtant l’enjeu de l’opération, est rendu inutilisable par les destructions allemandes. Ce sont les Américains qui, dès le 19 septembre, entreprennent sa remise en état. Le Havre devient alors une plaque tournante : plus d’un million de soldats et 1,1 million de tonnes d’approvisionnements y transitent jusqu’à la fin de la guerre. De cette semaine de feu, Le Havre sort anéanti, marqué à jamais par une libération vécue dans la douleur plus que dans la joie.

Crédit photo / Source : wikipedia


LEXIQUE

  • Royal Air Force (RAF) : force aérienne britannique qui participa aux bombardements du Havre.

  • Anglo-canadiens : armées britanniques et canadiennes qui menèrent l’assaut terrestre et occupèrent la ville après les bombardements.

  • Libératueurs : surnom donné ironiquement par la presse aux libérateurs alliés, en raison du traumatisme causé par les bombardements.


PERSONNAGES HISTORIQUES

  • John Crocker : lieutenant-général britannique, commandant du 1er corps d’armée, décideur des bombardements pour forcer la reddition allemande.

  • Hermann-Eberhard Wildermuth : colonel allemand, commandant de la garnison du Havre, refuse de capituler et demande l’évacuation des civils.


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